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Par L M le 10 Novembre 2012 à 04:48
Tenderness, kid Point to Point studio
Suppose que ta mort et ta vie engagent une course. Ta mort étant rapide elle se place à un handicap mesurée qui la place derrière ta vie qui est plus lente ; au bout d'un certain temps, la plus véloce: ta mort, comble le retard et atteint la ligne de départ de ta vie ; pendant ce temps, ta vie parcoure une certaine distance, certes beaucoup plus courte que ta mort, mais non nulle: disons un √∞M. Cela demande à ta mort un supplément de temps pour parcourir la distance pendant lequel ta vie a avancée ; et puis une autre durée avant d'atteindre une troisième mesure, et ainsi de suite pendant que s'avance toujours mort et vie. Ainsi, toutes les fois où ta mort atteint l'endroit où se trouvait ta vie celle-ci s'éloigne du point. Sachant que ta mort ne peut et ne pourra jamais rattraper ta vie ; il t'est permis de laisser mourrir tranquillement les autres. Of tenderness beat paradox Tyler Kidman
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Par L M le 17 Octobre 2012 à 00:45
Photo Jean Suquet Paris © frompointtopointgalerie
La poursuite du Bonheur
Une lumière triste d'écran quotidien, quand la couleur clignote au profit du gris, décrit des Renault 5, des H.L.M. des avions dissous dans le ciel, "champs de betteraves surmontés de pylônes". Des alexandrins, ou des octosyllabes rabotés au plus près d'un parler sans complaisance, gorges sèche, dent serrées, disent un désir de mourir que chaque tombée du soir tisonne. Mais où la nuit semble la plus noire une braise d'éternité la hante encore. Ce livre, comme l'enseigne ironiquement son titre, apporte le réconfort d'un vrai désespoir. Jean Suquet
Mars 1998 numéro 546- La poursuite du Bonheur. Michel Houellebecq Poèmes, Éditions de la Différence, Paris, 1991 103 pages. Littérature.LECTURES CHOISIES EXTRAIT 429
Texte M. Michel Houellebecq La_Poursuite_du_Bonheur.pdf
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Par L M le 16 Juillet 2012 à 17:00
Photo Jean Suquet Composition graphique Point to Point Studio
Chant pour un équinoxe.
La somptueuse phrase déferlante scandée en filigrane par l'alexandrin ou par ses vassaux déverse, écume sonore sur la page, les trésors naufragés du vocabulaire. Si le mètre soutient, princier, l'avancée de toujours, le chant bien qu'il mobilise le sable, le sel, la sève, la rose, la cendre, les os, ne prend presque plus pied sur la terre. Perdues sont l'évidence charnelle des images, la briéveté oraculaire d'éloges ; d'Anabase. Parle une autre voix jamais entendue de Saint-John Perse. " nos œuvres sont éparses, nos tâches sans honneur et nos blés sans poison" avoue en son grand âge, celui qui fut élu au premier rang par les poètes, récité par cœur par maints adolescents enchantés sur parole avant d'être livrés à la fauve vérité sans oublier l'homme public, le diplomate qui fut tout puissant. "Aigres et acerbes" sont les mots. La mort les ajoure de silence. Pourtant éclate le oui sans preuve de la poésie : " oui les temps reviendront qui lèvent l'interdit sur la face de la terre... Temps d'allégresse et d'insolence pour les grandes offensives de l'esprit ". Jean Suquet.
Mai/juin 1976 [article 47] Saint-John Perse, Chant pour un équnoxe. Paris Gallimard 1975, 33 pages.Femme vous suis-je, ô mon amour, en fêtes de mémoire. Écoute
écoute, ô mon amour,
le bruit que fait un grand amour au reflux de la vie. Toutes choses
courent à la vie comme courriers d'empire.Extrait du chant pour une équiinoxe.
LECTURES CHOISIES EXTRAIT 47
Jean Suquet Documents Point to Point Studio
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Par L M le 28 Juin 2012 à 01:49
Atalanta fugiens Gravures de Theodor De Bry Composition Jean Suquet & Point to Point Studio
'Amour. Qu'est cette apostrophe en amorce du mot ? Est-elle l'ombre portée de celle dont Jarry a affecté son omniscience 'pataphysique ? Je crois, ma foi, que c'est une virgule montée au ciel. On sait ce qu'en bon français virgule veut dire : petite branche, verge virile, c'est, arquée sans avoir l'air de rien au détour de la phrase, le phallus fugitif qui fait courir le monde. A ce signe à tire d'ailes nous accrochons la signification profonde de cette publication. "L'amour est à réinventer", c'est sans doute en s'y évertuant qu'on célébrait sans trahison l'année Rimbaud. En sachant bien que le vrai inventeur, de nos jours, ne saurait passer sous silence, rejeter dans la nuit le sexe, le bas ventre, le montré-à-tous, l'éclaboussure de chair blanche qui éclaire à tous les carrefours les noires enfilades de nos rues. Ce n'est que sur le tremplin de cette donnée physiologique que peut prendre élan la merveilleuse aventure cosmique dont la poésie courtoise a enchanté le départ, le mariage du ciel et de l'enfer dont Dante a donné la formule : l'amour et l'aimant qui meut les étoiles sont un et même. Est-ce là ce que cette revue a voulu montrer , C'est à tout le moins la réflexion qu'elle a suscitée dans son lecteur. Jean Suquet. Mars 1992. 'Amour [numéro spécial] 2° édition-Paris : N. Blandin 1991.-196 pages(Détours d'écriture; 7) ISBN 2-707695-37-1LECTURES CHOISIES EXTRAIT 419
Booksgoogle
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Par L M le 29 Avril 2012 à 21:31
Fagot Jean-Marc Andrieu Marseillaise Albert Ayler
Jean Marc Andrieu Fiat galerie Panda Place de la révolution 2012 Fiat galerie Panda Montage Nichaud Nifroid Fiat galerie Panda Alex Giroux directeur Fiat galerie Panda La galerie Fiat Panda ser sur la place de La Calade, Théâtre de Nîmes Le dimanche 06 Mai 2012 de 12 à 22 heures
Diaporama rreportage "Nichaud Nifroid" 29 Avril au 06 Mai
C'était Place de La Révolution, Place de La Calade. C'était dans le sud de la France. Jean Marc Andrieu exposait, à la galerie Fiat Panda, un fagot qui fit tonnelle.
It was Place de la Revolution, Place de La Tour. It was in southern France. Jean Marc Andrieu exhibited at the gallery Fiat Panda. A bundle of wood which turned into a pergola.
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Par L M le 5 Avril 2012 à 18:12
Bourreaux de solitude Hangmen of solitude
Le pas s'est éloigné le marcheur s'est tu - The step has gone away, the walker has fallen silent
Sur le cadran de l'imitation On the dial of Imitation
Le Balancier lance sa charge de granit réflexe. The Pendulum throws its instinctive load of granite.
Mathieu questionne Char au cœur de la forge, à fleur d'enclume. C'est son mérite incomparable. Il éprouve mot à mot, il pèse lettre à lettre Le Marteau sans maître et Dehors la nuit est gouvernée, éblouissants précipités d'encre et de sang, d'air et de chair qui restent la plus incompatible monnale qu'ait frappée l'écriture dans le siècle. Qui les lit ? Personne. Sauf le moment venu, un nouveau venu, un esprit neuf, un jeune poète, garçon ou fille, et le feu reprend. Pas à pas Mathieu accompagne Char le long de sa "marche forcée dans l'indicible" jusqu'au " débarcadère, angélique" du visage nuptial et de partage formel. Il éclaire, précise, précède,prolonge notre propre lecture en lui proposant des poèmes de mieux en mieux respirables. Tous les vingt ans parait une œuvre critique de première grandeur. Par exemple l'Âme romantique et le rêve d'Albert Béguin ou Lautréamont et Sade de Maurice Blanchot. Le livre de Mathieu est de cette classe-là.
Jean Suquet. Juin, 1985 article 268, Mathieu Jean Claude. La Poésie de René Char ou le sel de la splendeur. 1 Traversée du surréalisme. 2 : Poésie et résistance. - Paris : José Corti 1984/1985. 2 volumes
LECTURES CHOISIES EXTRAIT 268]
Commune présence
Tu es pressé d'écrire,
Comme si tu étais en retard sur la vie.
S'il en est ainsi fais cortège à tes sources.
Hâte-toi.
Hâte-toi de transmettre
Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance.
Effectivement tu es en retard sur la vie,
La vie inexprimable,
La seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t'unir,
Celle qui t'est refusée chaque jour par les êtres et par les choses,
Dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
Au bout de combats sans merci.
Hors d'elle, tout n'est qu'agonie soumise, fin grossière.
Si tu rencontres la mort durant ton labeur,
Reçois-là comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride,
En t'inclinant.
Si tu veux rire,
Offre ta soumission,
Jamais tes armes.
Tu as été créé pour des moments peu communs.
Modifie-toi, disparais sans regret
Au gré de la rigueur suave.
Quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit
Sans interruption,
Sans égarement.
Essaime la poussière
Nul ne décèlera votre union.L'artisanat furieux
La roulotte rouge au bord du clou
Et cadavre dans le panier
Et chevaux de labours dans le fer à cheval
Je rêve la tête sur la pointe de mon couteau le Pérou.
The furious craftsmanship
The red caravan on the edge of the nail
And corpse in the basket
And plowhorses in the horseshoe
I dream the head on the point of my knife Peru.
Bel édifice et les pressentiments
J'écoute marcher dans mes jambes
La mer morte vagues par dessus tête
Enfant la jetée promenade sauvage
Homme l'illusion imitée
Des yeux purs dans les bois
Cherchent en pleurant la tête habitable.
Stately building and presentiments
I hear marching in my legs
The dead sea waves overhead
Child the wild seaside pier
Man the imitated illusion
Pure eyes in the woods
Are searching in tears for a habitable head.
Poèmes extrait du recueil "le marteau sans maître" René Char
Mon amour est triste
Parce qu'il est fidèle`
Il n'interpelle pas l'oubli des autres
Il ne tombe pas de la bouche comme un journal de la poche
Il n'est pas liant parmi l'angoisse qui tourbillonne en commun
Il ne s'isole pas sur les brisants de la presqu'îles pour stimuler le pessimisme
Mon amour est triste
Parce qu'il est dans la nature troublée de l'amour d'être triste
Comme la lumière est triste
le bonheur est triste
Tu nous as passé liberté tes courroies de sable.
rené Char dehors la nuit Gallimard éditions 1938
Peuple de roseaux bruns lèvres de pauvreté dentelles haletantes
au levant de son sillage gravi entrée en flammes
Je baise l'emplacement de sa chair fondée
Derrière la vitre toutes les fièvres écrasées bourdonnent se raffinent
Lauréat des yeux transportés
Jusqu'au torrent pour la lécher au fond de sa faille
Secoue- toi infirme vent de portefaix
Tu pèses nuisible sur le commerce des grades
Son encontre n'a pas renoncé au feuillage de la lampe
Les liens cèdent L'île de son ventre marche de passion et de couleurs s'en va
La hampe du coquelicot révolte et fleur meurt dans la grâce
Tout calme est une plainte une fin une joie
Monstre qui projetez votre humus tiède dans le printemps de sa ville
Ventouse renversée au flanc de l'agrément du ciel
Souffrez que nous soyons vos pèlerins extrêmes
Semeurs ensevelis dans le labyrinthe de votre pied.
Poème extrait du recueil " Dehors la nuit est gouvernée " René Char 1938+ d'infos
José Corti Éditions
Marteau sans maître 1954 Pierre Boulez
René Char Biographie Isle sur SorguePAGE N COURS- Point to Point Studio
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