• Zinédine Zidane-Ballon coupe du Monde 2014

    Quand ont eu lieu vos premières discussions avec Douglas Gordon sur le projet ?
    Pendant une exposition de groupe qui avait lieu sous le stade du Beitar à Jerusalem en 1997. On se retrouvait de temps en temps sur la pelouse pour jouer au ballon, discuter. La première idée était de faire un film qui suivrait uniquement un personnage traversant une histoire. Et puis l'idée est venue de filmer un seul joueur le temps d'un match. Un match dure le même temps qu'un film. On est tous les deux des fans de foot. Le premier joueur et le seul auquel on a immédiatement pensé c'était Zidane. Zidane est un joueur tellement élégant. Il jouait encore à la Juve.
    Nous avons reparlé plus sérieusement de ce projet quelques années plus tard. Nous pensions que ce serait impossible.
    Comment avez-vous réussi à le convaincre ?
    Nous lui avons fait parvenir des catalogues par l'intermédiaire d'avocats du Real Madrid pour lui expliquer qui nous étions. Pas de réponse. Nous avons présenté le projet à un journaliste de L'Equipe, Frédéric Hermel, qui le voit tous les jours à l'entraînement. Zidane lui a dit qu'il acceptait de nous rencontrer, mais qu'un film sur lui ce n'était pas son truc. Nous l'avons rencontré, on lui a montré des images d'archives de Garrincha, de Pelé et de Maradona. Nous lui avons raconté que gamins, on s'approchait de la télévision pour suivre le plus longtemps possible notre héros, notre joueur favori. Je me demandais ce qui se passait quand les caméras de télévision n'étaient pas là. Le film, c'est ça. Paradoxalement, il y a très peu d'images qui restent d'une carrière télévisuelle. Quelques grands moments, des buts, mais rien de cette attitude qui caractérise Zidane. Le match était un match de championnat comme il en joue deux fois par semaine. Il a été attentif à cette idée de temps réel. A la fin, il nous a dit qu'il aimait s'engager hors des sentiers battus, et nous a donné son accord de principe. En trois quarts d'heure, il avait décidé de nous faire confiance.
    Pourquoi collaborer avec un autre artiste ?
    La notion d'auteur n'a pas grand chose à faire avec celle du copyright ou avec ce que célèbre la télévision pendant les soirées de remise de prix. L'art pour moi est conversationnel. Ce tournage était un vrai défi : un seul match et dix-sept équipes de cinéma dans un stade de 80 000 personnes ! Oui mais finalement le tournage n'a duré qu'une heure et demie, le montage lui a duré neuf mois. Pier Paolo Pasolini expliquait que la meilleure façon d'enregistrer du réel est de multiplier à l'infini les points de vue subjectifs autour de l'événement. La première idée était d'avoir 80 000 caméras vidéo et d'en donner une à chaque spectateur du stade! Le défi aurait pu être plus grand encore.
    Il est contraire à la représentation habituelle d'un match de foot de se concentrer sur un seul joueur... De manière générale, il est assez inhabituel de regarder quelqu'un pendant 90 minutes. Qui l'a jamais fait ? On quitte la réalité du match, on ne documente pas l'événement. Le défi est de déclencher une rêverie éveillée, une hypnose porteuse de récit. Pendant un match, Zidane est exposé à plein d'émotions. Il semble presque impassible et pourtant la frustration, le désir, l'envie ou le regret transpirent. C'est une histoire non-linéaire.

    Zidane Un portrait du 21e siècle, 90 minutes 2006
    Zinédine Zidane, dans un film de Douglas Gordon et Philippe Parreno

    Photographie  Darius Khondji, musique Mogwai Groupe, Son : Scott Guitteau, Selim Azzazi, Tom Johnson, montage : Hervé Schneid

    Les sous-titres traduisent-ils sa pensée ?
    Ce choix est arrivé assez tard dans le projet. Zidane a toujours été inconfortable tout au long de sa carrière avec cette idée d'être un porte-parole. C'est intéressant qu'une star comme lui refuse d'être un représentant. Il est dans l'instant, c'est sa force et sa particularité. On lit par l'intermédiaire de sous-titres laser gravés dans la pellicule ses fragments de texte mais en lisant on entend sa propre voix. C'est notre voix pas la sienne. Nous avons utilisé certaines choses que Zidane nous a dites au cours de nos différentes discussions. Rien n'a été enregistré. Tout ce film pose la question de l'enregistrement.
    Le travail au montage a dû être complexe ?
    Avec Hervé Schneid, le monteur, nous avons travaillé comme quand on réalise un tableau, j'imagine, par couches successives. Une structure s'est dégagée de cela. L'événement était joué et notre travail était de l'interpréter. C'est le visage de Zidane qui dictait le montage. Dans la deuxième mi-temps, il est plus intensément dans le match donc les plans sont plus serrés sur lui. Les choix se faisaient ainsi : l'image est une matière vivante.
    Pourquoi avoir choisi Darius Khondji comme directeur de la photographie ?
    J'adore sa lumière et sa manière de travailler. Il a un langage que je comprends. Nous avons eu de longues discussions sur les choix à faire. Darius nous a ainsi beaucoup poussés vers le 35 mm. On a construit ce film ensemble.

    Comment guider les équipes vers le même imaginaire ?
    Grâce à une expérience étrange ! Le matin du tournage, nous sommes tous allés au Musée du Prado avec une autorisation spéciale. Nous avons fait un tour des collections, en nous arrêtant sur les peintures noires de Goya. Il fallait donner cette idée qu'on n'était pas en train de suivre un événement mais de l'inventer. C'est la différence entre imaginaire et illusion. Devant les Ménines de Vélasquez, on comprend que ce n'est pas forcément parce qu'on cadre simplement un personnage qu'on le voit. Le son peut aussi amener une lumière, attirer l'attention. Cette visite nous a aidé à parler en termes de peinture et non plus de cinéma. Le film communique de manière post-symbolique.
    Pourquoi avoir intégré des images du monde ?
    Ces images étaient au départ pour le générique d'ouverture. Et puis on a décidé d'entrer dans le film d'une manière plus directe : d'être directement dans le match sur le coup de sifflet de l'arbitre. On a déplacé cette séquence à la mi-temps. C'est une séquence qui joue un rôle d'ellipse. Au début, nous pensions jouer la mi-temps en ayant un
    entracte, avec les lumières qui se rallument dans la salle ! Là, on sort de 45 minutes sur Zidane puis on voit ce qui se passe en temps réel ailleurs dans le monde. Ce jour-là, le vaisseau de Star Wars a été mis aux enchères, des crapauds ont explosé et quelqu'un dans la rue, en Irak, après un attentat portait un T-shirt avec l'inscription Zidane. On n'aurait pas pu écrire ces choses-là. Le film ressemble presque à un western, avec des violences soudaines, des gros plans tendus, des drames. Le film ne néglige pas les frottements, les résistances sont gommées par la télévision. Zidane sue, il transpire, il jure, il crache. C'est une bataille. C'est une image dure, même si le rêve est là. Il n'est pas en représentation esitl à l'instant. Je ne sais pas si ça aurait pu marcher sur d'autres joueurs. Il y a dans ce film des choses qu'on ne voit jamais à la télévision : ses mains, ses gestes... C'est une tradition dans la peinture : l'attention aux gestes, aux doigts qui se lèvent. Ces mouvements racontent quelqu'un. Nous filmons ses pieds quand il n'a pas le ballon, il frappe du bout de sa chaussure le terrain : c'est un geste qu'il fait toutes les huit secondes. C'est un tic qui le raconte. Nous avons mis certaines mécaniques en
    évidence comme des rituels.
    Dans le film, la foule a une présence extrêmement forte...
    Le son rend cette foule vivante, non plus anonyme. Pour comprendre ce que c'est que de jouer devant 80 000 personnes, il faut sentir chaque regard, identifier les gens à l'image plutôt que de les noyer dans la masse. La relation de Zidane au son est très importante : quand on est concentré, on se met à entendre avec son corps, comme il dit "on entend tout et rien". Pour lui, entendre vraiment le public, c'est parfois le signe qu'il est sorti du match. Stanislavski conseillait aux jeunes acteurs de se mettre dans l'état d'un sportif pour dire un texte. D'être dans la performance de l'instant.
    Pourquoi avoir choisi Mogwai pour la bande originale ?
    Mogwai produit des nuages sonores, c'est une musique qui porte la promesse de récits. Et puis la dureté de leur musique, ce rock tendu avec des larsens de guitare, correspond bien au film. En vrais fans de foot, ils ont tout de suite compris le projet et se sont totalement investis dedans.

    Comment Zidane a-t-il réagi au film ?
    Zidane est venu voir le film seul. La première fois, vraiment ému, il nous a dit : "Quand je me vois, je vois mon frère." C'est une relation un peu étrange, ce n'est pas un acteur porté par une histoire. C'est un portrait. Le regard du modèle sur son image doit être étrange. Il nous a dit "c'est moi".
    Comment avez-vous vécu ce passage de l'art contemporain au cinéma ?
    Comme Douglas ou comme beaucoup d'artistes de notre génération, j'ai mis les pieds dans un musée assez tard. J'ai grandi avec le cinéma, la musique, la télévision. Je n'ai jamais fait de différence entre un texte, une pièce de théâtre, un film, une musique ou une oeuvre d'art. Pour moi, faire un portrait et le montrer au cinéma, c'est choisir une autre forme d'exposition. Le Radeau de la Méduse de Géricault a circulé au 19ème siècle dans des cirques ! Ce film est un portrait exposé d'une manière différente. Dans les salles de cinéma.
    Quel est votre espoir pour ce film ?
    Avant le tournage, j'ai visité une école de foot à Dakar. Ce dont j'ai vraiment envie, c'est de montrer le film à ces gamins et de voir leurs regards.

     
    Entretien:  Philippe Parreno Anna Lena Films 2006 Plus de lecture clique-ici

    Le film a été tourné le 23 avril 2005 au stade madrilène de Santiago Bernabéue durant un match de championnat de la Liga espagnole opposant le Real Madrid en blan et noir à Villareal en jaune.

    15 caméras 35 mm et deux loupes haute définition fournies par l'armée américaine ont capturé les mouvements les respirations, les amortis et les bruits de crampons de l'un des plus grands joueurs de Football : Zinedine Zidane

    © studio point to point XXI°

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  • Patrick Saytour 2013

    Le Monde et le Pantalon,

    LE CLIENT : Dieu a fait le monde en six jours, et vous, vous n’êtes pas foutu de me faire un pantalon en six mois.
    LE TAILLEUR : Mais, monsieur, regardez le monde, et regardez votre pantalon.

    Claude Caillol Circa 2004

    Pour commencer, parlons d’autre chose, parlons de doutes anciens,
    tombés dans l’oubli, ou résorbés dans des choix qui n’en ont cure, dans ce
    qu’il est convenu d’appeler des chefs-d’oeuvre, des navets et des oeuvres de
    mérite.
    Doutes d’amateur, bien entendu, d’amateur bien sage, tel que les pein-
    tres le rêvent, qui arrive les bras ballants et les bras ballants s’en va, la tête
    lourde de ce qu’il a cru entrevoir.
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    Quelle rigolade les soucis de l’exécutant, à côté des affres de l’amateur, que
    notre iconographie de quatre sous a gavé de dates, de périodes, d’écoles,
    d’influences, et qui sait distinguer, tellement il est sage, entre une gouache
    et une aquarelle, et qui de temps entemps croit deviner ce qu’il aime, tout
    en gardant l’esprit ouvert. Car il s’imagine, le pauvre, que rien de ce qui est
    peinture ne doit lui rester étranger. Ne parlons pas de la critique pro-
    prement dite. La meilleure, celle d’un Fromentin, d’un Grohmann, d’un
    McGreevy, d’un Sauerlandt, c’est de l’Amiel. Des hystérectomies à la
    truelle. Et comment en serait-il autrement ? Peuvent-ils seulement citer ?
    Quand Grohmann démontre chez Kandinsky des réminiscences du gra-
    phique mongol, quand McGreevy rapproche si justement Yeats de Wat-
    teau, où vont les rayons ? Quand Sauerlandt se prononce, avec finesse et
    – soyons justes – parcimonie, sur le cas du grand peintre inconnu qu’est
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    Bellmer, où cela retombe-t-il ? Das geht mich nicht an, disait Bellmer, que
    les écrits de Herr Heidegger faisaient cruellement souffrir. Il le disait fort
    modestement. Ou alors, on fait de l’esthétique gé-
    nérale, comme Lessing. C’est un jeu charmant.
    Ou alors on fait de l’anecdote, comme Vasari et Harper’s Magazine.
    Ou alors on fait des catalogues raisonnés, comme Smith.
    Ou alors on se livre franchement à un bavardage désagréable et confus.
    C’est le cas ici.
    Avec les mots on ne fait que se raconter. Eux-mêmes les lexicogra-
    phes se déboutonnent. Et jusque dans le confessionnal on se trahit.
    Ne pourrait-on attenter à la pudeur ailleurs que sur ces surfaces peintes
    presque toujours avec amour et souvent avec soin, et qui elles-mêmes sont
    des aveux ? Il semble que non. Les copulations contre nature sont très
    cotées, parmi les amateurs du beau et
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    du rare. Il n’y a qu’à s’incliner devant le savoir-vivre.
    Achevé, tout neuf, le tableau est là, un non-sens. Car ce n’est encore qu’un
    tableau, il ne vit encore que de la vie des lignes et des couleurs, ne s’est
    offert qu’à son auteur. Rendez-vous compte de sa situation. Il attend, qu’on
    le sorte de là. Il attend les yeux, les yeux qui, pendant des siècles, car c’est
    un tableau d’avenir, vont le charger, le noircir, de la seule vie qui compte,
    celle des bipèdes sans plumes. Il finira par en crever. Peu importe. On le ra-
    fistolera. On le rabibochera. On lui cachera le sexe et on lui soutiendra la
    gorge. On lui foutra un gigot à la place de la fesse, comme on l’a fait pour
    la Vénus de Giorgione à Dresde. Il connaîtra les caves et les plafonds. On
    lui tombera dessus avec des parapluies et des crachats, comme on l’a fait pour
    le Lurçat à Dublin. Si c’est une fresque de cinq mètres de haut sur vingt-cinq
    de long, on l’enfermera dans une serre à tomates, ayant préalablement eu le
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    soin d’en aviver les couleurs avec de l’acide azotique, comme on l’a fait
    pour le Triomphe de César de Mantegna à Hampton Court. Chaque fois
    que les Allemands n’auront pas le temps de le déménager, il se transfor-
    mera en champignon dans un garage abandonné. Si c’est un Judith Leyster,
    on le donnera à Hals. Si c’est un Giorgione et qu’il soit trop tôt pour le
    donner encore au Titien, on le donnera à Dosso Dossi (Hanovre). Monsieur
    Berenson s’expliquera dessus. Il aura vécu, et répandu de la joie.
    Ceci explique pourquoi les tableaux ont tellement meilleure mine au musée
    que chez le particulier.
    Ceci explique pourquoi Le Chef-d’oeuvre inconnu de Balzac est à tant
    de chevets. L’oeuvre soustraite au jugement des hommes finit par expirer,
    dans d’effroyables supplices. L’oeuvre considérée comme création pure, et
    dont la fonction s’arrête avec la genèse, est vouée au néant.
    Un seul amateur (éclairé) l’aurait
    13
    sauvée. Un seul de ces messieurs au visage creusé par les enthousiasmes
    sans garantie, aux pieds aplatis par des stations innombrables, aux doigts usés
    par des catalogues à cinquante francs, qui regardent d’abord de loin, ensuite
    de près, et qui consultent du pouce, dans les cas particulièrement épineux,
    le relief de l’impasto. Car il n’est pas question ici de l’animal grotesque et
    méprisable dont le spectre hante les ateliers, comme celui du tapir les tur-
    nes normaliennes, mais bien de l’inoffensif loufoque qui court, comme
    d’autres au cinéma, dans les galeries, au musée et jusque dans les églises
    avec l’espoir – tenez-vous bien – de jouir. Il ne veut pas s’instruire, le co-
    chon, ni devenir meilleur. Il ne pensequ’à son plaisir.
    C’est lui qui justifie l’existence de la peinture en tant que chose publique.
    Je lui dédie les présents propos, si bien faits pour l’obnubiler davantage.
    Il ne demande qu’à jouir. L’impossible est fait pour l’en empêcher.
    14

    Extrait du texte de de Samuel Beckett : Le Monde et le Pantalon

    - Le Monde et le Pantalon : écrit en français au début de 1945, à l'occasion des expositions d’Abraham et de Gerardus van Velde respectivement aux galeries Mai et Maeght. Première publication sous le titre « La peinture des van Velde ou Le monde et le pantalon », dans la revue Les Cahiers d’Art, 1945-1946, avec six reproductions noir et blanc d’Abraham van Velde et neuf de Gerardus. Son titre vient d’une plaisanterie reprise en 1957 dans Fin de partie et citée en exergue.

    Go Soft Philip 2012

    "J'ai dit tout ce que j'avais à dire sur la peinture des frères van Velde dans le dernier numéro des Cahiers d'art (à moins qu'il n'yen ait eu un autre depuis) . Je n'ai rien à ajouter à ce que j'ai dit à cet endroit. C'était peu, c'était trop, et je n'ai rien à y ajouter. Heureusement il ne s'agit pas de dire ce qui n'a pas encore été dit, mais de redire, le plus souvent possible dans l'espace le plus réduit , ce qui a été dit déjà." Sic Samuel Beckett. texte Peintres de l’empêchement Derrière le miroir  n° 11-12 , juin 1948.

    - Le Monde et le Pantalon : écrit en français au début de 1945, à l'occasion des expositions d’Abraham et de Gerardus van Velde respectivement aux galeries Mai et Maeght. Première publication sous le titre « La peinture des van Velde ou Le monde et le pantalon », dans la revue Les Cahiers d’Art, 1945-1946, avec six reproductions noir et blanc d’Abraham van Velde et neuf de Gerardus. Son titre vient d’une plaisanterie reprise en 1957 dans Fin de partie et citée en exergue - See more at: http://vitrine.edenlivres.fr/publications/38801-le-monde-et-le-pantalon-suivi-de-peintres-de-l-empechement#sthash.9WrgxnKq.dpuf
    - Le Monde et le Pantalon : écrit en français au début de 1945, à l'occasion des expositions d’Abraham et de Gerardus van Velde respectivement aux galeries Mai et Maeght. Première publication sous le titre « La peinture des van Velde ou Le monde et le pantalon », dans la revue Les Cahiers d’Art, 1945-1946, avec six reproductions noir et blanc d’Abraham van Velde et neuf de Gerardus. Son titre vient d’une plaisanterie reprise en 1957 dans Fin de partie et citée en exergue - See more at: http://vitrine.edenlivres.fr/publications/38801-le-monde-et-le-pantalon-suivi-de-peintres-de-l-empechement#sthash.9WrgxnKq.dpuf

    © 2014 by LES ÉDITIONS DE MINUIT
    pour la présente édition électronique.www.leseditionsdeminuit.fr
    ISBN : 9782707330512

    Là-Bas poèmes extrait de Peste soit de l’horoscope et autres poèmes de Samuel Beckett
    Lu par Laurent Natrella

    + Infos


    Jean-Marc Andrieu 2013

    Page qui court © studio point to point XXI°

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  • Document Peinture Claude Viallat et Taggers Nîmes 2014

    Toro Odyssey. Art Contemporain Nimes

    Peinture Claude Caillol 2013


    Peinture de Claude Caillol 2013

    Peinture Jaune et noire de Claude Viallat 2014

    Hardouin, Viallat, Caillol

    Dessin numérique Jean-Marc Andrieu

    Intervalle. Pages avec Robert Mapplethorpe


    Photo de Thomas Bernardet

    Page en cours © studio point to point XXI°

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  • Dom-Hemingway Cinema de Richard Shepard

    Le film, présente la vie d'un loser qui sort de taule qui a l'intention de compenser les 12 ans de liberté qui lui ont manqué. Règlements de comptes, ivresses, frics et substituants, paris qui l'entrainent à glorifier la pine qu'il astique à chaque instant sur ses semblables. .... Jusqu'à la chute... où il sera repris en main par la magicienne : Mélodie/ Lisa qui lui offre la clé du paradis: "Heureux les pauvres d'esprit car le royaume des cieux leur appartient".
    Morale qui transforme la burlesque tragédie en une romance ; ce qui nique la saignante volonté du texte de Richard Shepard scénariste et réalisateur ainsi que la performance d'un acteur en pleine forme: Jude Law.

    Dom Hemingway Trailer

    "You're not–Où comment passer de Charles à Barbara" Lien VC Clique Ici

    "Le problème avec le monde, c'est que les gens intelligents sont pleins de doutes tandis que les plus stupides sont pleins de confiance." Citation de Charles Bukovski

    "Nous, avec la romance historique, sommes là pour émouvoir les gens, pas pour qu’ils pensent." Citation de Barbara Cartland

    © studio point to point XXI°

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  • György Ligeti Portrait

    Celui qui pense que la musique moderne est essentiellement solennelle et sans humour est par la présente amené à comprendre son contraire.

    Atmosphère de György Ligeti 1961 Autre version clique ici

    Après la réussite orchestrale de la composition "Atmosphère" de 1961 au festival Donauerschinger Musiktage de 1961, György Ligeti composa une série de pièces qui sont exceptionnelles dans son œuvre. Ce sont de courtes auto-dérisions qui commence avec Fragment 1961, Aventures 1962/65, et Poème Symphonique - 100 Metronomes1963. À l'exception de fragment, ces pièces partagent une attidude des plus expérimentales, des plus  radicales avec la musique contemporaine ce l'époque qu'elles partagent avec le mouvement Fluxus entrtenu par des artistes comme George Maciunas, John Cage, David tudor, Henry Flynt

    Aventures Pièce pour trois chanteurs et sept instrumentistes de György Ligeti 1962 à 1965.

    Poème Symphonique - 100 Metronomes 1962 - Création le 13 septembre 1963 par György Ligeti

    L'idée d'une musique qui cliquette mécaniquement me poursuit depuis l'enfance ; elle se relie à la vision d'un labyrinthe sonore et d'images se perdant à l'infini, celles qui se créent lorsque l'on se contemple dans deux miroirs placés l'un en face de l'autre. J'ai conçu la pièce pour cent métronomes en 1962, tandis que je travaillais à Aventures

    Pour la mise au point des indications de jeu de cette époque, je fus aidé par Franz Willnauer ; c'est lui aussi qui proposa un titre légèrement ironique : Poème Symphonique. György Ligeti

    La création publique à Hilversum en Hollande, sera réalisée avec 10 exécutants, 8 hommes et 2 femmes, et le compositeur comme chef d'orchestre, un énorme scandale  fera suite à cette éxécution (le concert filmé par la télévision n'ayant été diffusé qu'en 1995.

    C’est durant ces années de convergence avec Fluxus que Ligeti réalise son Poème symphonique pour cent métronomes, une œuvre se situant entre pièce musicale, installation plastique et happening. Ligeti raconte lui-même de manière précise et savoureuse les circonstances de cette création qui s’accomplit dans un cadre très officiel, à l’hôtel de ville d’Hilversum, aux Pays-Bas. Il s’agit de célébrer la fin des cours et concerts de musique contemporaine. L’exécution de l’œuvre, filmée et devant être retransmise à la télévision, fit scandale et le reportage fut relégué dans des archives avec la mention « À usage strictement privé. Diffusion non autorisée » ! Ligeti rend compte de toute la conception de ce poème symphonique et explique sa concrétisation : il y a bien, au départ, même si elle peut sembler farfelue à certains, une réflexion profonde sur ce qu’est la musique, il y a bien une idée musicale. Ensuite, tout le travail de préparation est impressionnant : se procurer une centaine de métronomes mécaniques à ressort, réceptionner les colis, les déballer, monter les métronomes, mettre tous les ressorts à zéro, tester les mécanismes, les installer en lieu et place de l’orchestre attendu par les invités… Cela fait beaucoup de gestes, d’investissements nerveux, de sueurs, de ressassement et de réflexions car, tout en se dépensant pour être prêt avec ses cent instruments, le compositeur se confronte à son idée, l’adapte aux conditions du réel, il en éprouve la plasticité physique et sonore. Il imagine ce que cela peut donner, cent métronomes qui se mettent à mesurer le temps ensemble, mais il ne l’a jamais vraiment entendu, ça reste une surprise. Il a prévu une certaine mise en scène, Fluxus oblige, avec des musiciens et compositeurs en costume de soirée, remontant le ressort des métronomes simultanément, et lui-même fera office de chef d’orchestre. Lors des représentations ultérieures, il abandonnera ce décorum un peu provocant. Lire Plus et écouter sur Archipels.Be

    The three Bagatelles for David Tudor 1961,

    Une composition collective, provocation musicale pour un conférencier et son auditoire Éccoute Musique pour piano Intégrale volume I clique ici.

    + Infos

    Volumina-1961/62-1966 de Györgi Ligeti autre version clique ici

    Musica Ricercata de G.Ligeti par la pianiste Sabina Im

    Le Grand Macabre, Mysteries of the Macabre avec Barbara Hannigan

    En 1977, Ligeti termine Le Grand Macabre, son unique opéra qu'il travaillera depuis treize ans. La balade du Grand Macabre se veut comme "anti-anti-opéra" ;  imprégné de "Pluxfataphysiqus" il propose de reconnaitre la parodie directionnelle du cul-de-sac. Le non-sens des paroles des alcoolique au carrefour de sens-interdit. Hhumour Iironie Ffarce Ssatire font de ce "Grand Macabre" un Grand Pot de colle où il fait bon sniffé.

    Opéra clique ici version complète > A* et B*

    Entretien avec Pierre Strauch sur le Concerto pour violoncelle et orchestre de György Ligeti

     György Ligeti Bio Wikipedia

     György Ligeti : Poème Symphonique

    Pour les Yeux et les Oreilles avec ubu.com

    1. György Ligeti – Volumina (1961)
    2. György Ligeti – Étude Nr. 1 ("Harmonies") (1967)
    3. Glissandi – 1957
    4. Artikulation – 1958
    5. Continuum
    6. Lux Aeterna (8:04)

    György Ligeti Website

    Je suis né en Transylvanie et suis ressortissant roumain. Cependant, je ne parlais pas roumain dans mon enfance et mes parents n'étaient pas transylvains .  . . .  Ma Langue maternelle est le hongrois, mais je ne sis pas un véritable hongrois, car je suis juif. Mais n"étant pas membre d'une communauté juive, je suis juif assimilé. Je suis cependant pas tout à fait assimilé non plus, car je ne suis pas baptisé.

    Page qui court © studio point to point XXI°

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  • Jacques Rancière Portrait

    "Je ne dis jamais ce qu'il faut faire ni comment le faire. J'essaie de redessiner la carte du pensable afin de lever les impossibles et les interdits qui se logent souvent au coeur même des pensées qui se veulent subversives."
    Et tant pis pour les gens fatigués. Entretiens.

    Esthétique et Politique Entretion Jacques Rancière/Ricardo Arcos-Palma 2011

    Au Mazet

    Esthétique & Politique: l'artiste entrepreneur discution avec Ricardo Arcos-Palma 2010

    Acanthe Ampelopsis Nèfle

    "C'est comme tissu commun, constamment retissé à partir de telle ou telle parcelle, que la poésie peut appartenir à tous."

    "Le monde excède le champ de l'action tout comme le sujet excède le cercle de la volonté. L'acte de pensée qui prend cet excès en compte porte un nom, il s'appelle rêverie. La rêverie n'est pas le repliement sur le monde intérieur de celui qui ne veut plus agir parce que la réalité l'a déçu. Elle n'est pas le contraire de l'action mais un autre mode de la pensée, un autre mode de rationalité des choses. Elle n'est pas le refus de la réalité extérieure mais le mode de pensée qui remet en question la frontière même que le modèle organique imposait entre la réalité «intérieure» où la pensée décidait et la réalité «extérieure» où elle produisait ses effets." Sic Le fil perdu Essais sur la Fiction Moderne  Jacque Rancière


    La politique de la fiction Cycle : Miracles et mirages de la représentation. Marseille 2014

    "Aristote définissait la poésie par la production d'une fiction, c'est-à-dire d'une combinaison d'actions, qu'il opposait à la simple succession empirique des faits. Cette définition d'apparence anodine noue la fiction à une certaine idée de l'ordre causal mais aussi à une hiérarchie, où les sujets capables d'agir sont séparés des simples vivants.
    La fiction moderne a mis en cause cette hiérarchie en affirmant l'égale capacité de tout vivant à être un personnage de fiction. Elle a, du même coup, remis en question la logique causale de la narration. J'examinerai quelques formes de cette double remise en cause mais aussi quelques effets qui en résultent tant pour la fiction que pour ses liens avec les formes d'intelligibilité de l'action sociale." Jacques Rancière.


    Acanthes Archive

    La méthode de l'égalité Entretien avec Laurent Jeanpierre et Dork Zabunyan

    "J'ai toujours essayé de dire qu'un être supposé fixé à une place était toujours en réalité participant à plusieurs mondes, ce qui était une position polémique contre cette théorie asphyxiante des disciplines, mais aussi une position théorique plus globale contre toutes les formes de théories identitaires. Il s'agissait de dire que ce qui définit les possibles pour les individus et les groupes, ce n'est jamais le rapport entre une culture propre, une identité propre et les formes d'identification du pouvoir qui est en question, mais le fait qu'une identité se construit à partir d'une multitude d'identités liée à la multitude des places que les individus peuvent occuper, la multiplicité de leurs appartenances, des formes d'expérience possibles." J. Rancière

    Casque Jacques

    3 réponses de Jacques Rancière aux interrogations de l'institut français de Valence (Espagne). Engouement pour vos écrits auprès de la jeunesse... Qu'est-ce que la philosophie ? En quoi votre cinéma nourrit-il votre réflexion sur l'esthétisme ? 

    La pensée du présent  conférence à l'institut français d'Athène Jacques Rancière

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    "Hier encore, le discours officiel opposait les vertus de la démocratie à l’horreur totalitaire, tandis que les révolutionnaires récusaient ses apparences au nom d’une démocratie réelle à venir. Ces temps sont révolus. Alors même que certains gouvernements s’emploient à exporter la démocratie par la force des armes, notre intelligentsia n’en finit pas de déceler, dans tous les aspects de la vie publique et privée, les symptômes funestes de l’"individualisme démocratique" et les ravages de l’ "égalitarisme" détruisant les valeurs collectives, forgeant un nouveau totalitarisme et conduisant l’humanité au suicide."

    "La démocratie est nue dans son rapport au pouvoir de la richesse comme au pouvoir de la filiation qui vient aujourd'hui le seconder ou le défier. Elle n'est fondée dans aucune nature des choses et garantie par aucune forme institutionnelle. Elle n'est portée par aucune nécessité historique et n'en porte aucune. Elle n'est confiée qu'à la constance de ses propres actes. La chose a de quoi susciter de la peur, donc de la haine, chez ceux qui sont habitués à exercer le magistère de la pensée. Mais chez ceux qui savent partager avec n'importe qui le pouvoir égal de l'intelligence, elle peut susciter à l'inverse du courage, donc de la joie."

    La Haine de la Démocratie  2005 clique entretien Jacques Rancière clique ici Sur Radio Univers.

    Questions de communication revues.org

     Lieux dits Pages Jacques Rancière

    Entretien Jacques Ranciere.pdf     "Jean-Luc Godard, La religion de l'art".  Reproduction d'un entretien avec Jacques Rancière   Les-Ecarts-du-Cinema-Susana-Nascimento_Duarte-Jacques_Ranciere.pdf   Jacotot final, Jacques_Ranciere.pdf   RANCIERE_Jacques.pdf   Contre-jour-Martin-Jalbert-Jacques_Ranciere-2005.pdf


    … un roman mineur, une chanson idiote, un livre de bibliothèque rose, une prière d 'enfance font souvent le canevas sur lequel n ous inscrivons et nous approprions les grands textes. Les textes dont nos vies et nos écrits se tissent opèrent dans la mesure même où ils sont oubliés, déplacés, transfigurés.

    Page qui court © studio point to point XXI°

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