• ALEX BARBIER EXPOSITION D'UN DESSINÉ - NIMES -

    Lumineuses, les encres nous baignent, profondes les encres nous immergent ; elles nous coulent. À la rencontre d'une plume, d'un trait on accroche notre chair. À ces balises on oxygène le sang qui défile à l'esprit. Pour un temps, extrait des profondeurs nous contemplons là, une Beauté du vierge. À l'horizon défini par la matière se calme nos angoisse des profondeurs. —Attente— Puis encore

    À reconnaître les puissances plastiques de l'artiste on ne peux que comprendre la fierté de Naîlaet Batiste responsable du lieu vis à vis du trésor qui leur est déposé par l'une des figures artistiques les plus marquantes de la Bande Dessinée contemporaine, l'artiste Alex Barbier, jusqu'au 13 juin à la Milonga del Angel d Nîmes.

    L'excellent entretien par Bruno Canard  et Franck Aveline (L’Indispensable) avec Alex Barbier éclaire l'exposition, et son auteur.

    En voici quelques citations dont vous pourrez lire l'ensemble sur le lien suivant (Clique sur >) Alex Barbier. Le dernier des fauves du XX°

    A. B. : Même si je désire être lisible, je n’éprouve pas le besoin de tout donner à comprendre. Il faut du parasitage dans une œuvre. C’est là que le système de simplification dans notre société nous entourloupe. Céline c’est plein de parasites. La première page d’  "Un château l’autre "est à mon sens l’aboutissement absolu de son style parasité. Proust et Céline sont aux antipodes de la langue de bois, du politiquement correct, de la pensée unique que l’on trouve régulièrement dans l’art.
    Comme Proust, je me revendique cruel. Je n’aime pas totalement l’homme... et je m’amuse bien avec lui. Je ne suis pas politiquement correct et je l’assume. Je n’écoute pas toutes les sirènes sociales ou politiques qui me chantent toute la journée à l’oreille. J’ai horreur du discours stéréotypé. Mon radicalisme ne m’a jamais fait peur. Willem aussi est un cruel. Nous sommes tous deux cruels envers la, cruauté... Finalement, c’est de la bonté ! D’où De la chose et son caractère sacré.

    A. B. : La bande dessinée est une invention extraordinaire. Néanmoins, je n’ai pas immédiatement pris conscience qu’elle pouvait contribuer à exprimer ma personnalité. A titre d’anecdote, mes toutes premières histoires étaient très calquées sur le modèle Tintin, bien que ma ligne claire fut alors complètement délirante. Je voulais tout dire et tout montrer. Si dans le décor il y avait une tapisserie, j’en dessinais tous les détails. Ça frôlait le délire... Et puis je ne pensais pas qu’on pouvait dessiner sur un format autre que celui des livres publiés. Un jour, dans une salle des ventes où l’on pouvait acheter n’importe quoi à un prix ridicule, je fis l’acquisition d’un lot d’encres anciennes (qui n’étaient pas encore sèches), qui me permirent très rapidement d’obtenir des effets ahurissants. C’est ainsi que j’ai découvert la couleur directe. Ni plus ni moins !

    A. B  Je crois fermement que pour atteindre cet universel, il faut partir de l’endroit où on existe. Ce qui touche à l’universel c’est l’intime ; le lieu de vie et sa propre personnalité. Les histoires bordelaises de chambres closes confinées, de vieilles immondes et de vieillards hideux écrites par François Mauriac sont les mêmes que celles qu’on raconte ou qu’on vit à Los Angeles. Sauf si on n’arrive pas à passer du particulier à l’universel (comme on disait autre fois du temps de Saint Germain des Près). Il faut absolument passer du particulier à l’universel.
    Personnellement, dans mon dernier livre je parle de Vernet-les-Bains et je suis persuadé que cette histoire touche tout le monde... du moins ceux qui le désirent. On finit vite par découvrir que tous lieux se ressemblent et que les tous gens sont identiques dans leurs différences.

    A. B. : Pour moi, la peinture est en elle-même secondaire. L’essentiel c’est la bande dessinée. J’ai beau m’éclater à peindre, je sais qu’au travers de la peinture je n’invente rien ! Par contre, je sais pertinemment que j’invente en bande dessinée. Il me semble apporter à la bande dessinée des choses qui n’ont jamais été faites à ce jour... fondamentalement, les peintures ne sont que des illustrations de la bande dessinée. Je sais très bien que ce n’est pas en peinture que j’exprime ce que j’ai à dire. La peinture me plaît pour d’autres raisons, comme celle de mettre sur pieds des expositions.
    Ce qui m’intéresse le plus c’est la bande dessinée et ensuite, mes petits tableaux érotiques (c’est véritablement là que je suis le meilleur d’ailleurs).

     

    Infos exposition
    Alex Barbier, jusqu'au 13 juin,

    Association le Fils du chanoine
    à la Milonga del Angel,
    Horaires 10 -12 h-15  - 18 heures,

    47 rue de L'Occitanie Nimes
    06 60 79 32 49 / 06 75 02 60 20



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    Biographie : Le 15 mars 1950 Saint Claude

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