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GUILLAUME MOSCHINI EXPOSITION GALERIE NeC PARIS
GUILLAUME MOSCHINI
Galerie NEC Nilsson & Chiglien Paris
Vernissage Jeudi Trois Mai à 18 Heures au 117, rue du Vielle Temple 75003 Paris
Lorsque je rencontre Guillaume Moschini à son atelier, il me parle de ses nouvelles œuvres en abordant d’emblée la rencontre d’un matériau : la toile de coton lavée, support qui déclenche l’envie d’explorer de nouvelles voies, d’ouvrir des pistes inédites, de réinterroger et d’approfondir son travail antérieur.
Dans ses précédentes œuvres, il avait épuré son processus de création : deux gestes francs de la brosse sur la toile crue, produisant deux traces colorées presque semblables, en léger décalage, qui traversent l’espace du tableau, ménageant un espace non peint au centre et sur les parties inférieures et supérieures de la toile. Ces deux teintes, soigneusement choisies, appliquées d’un seul jet, ne se croisaient jamais mais leur mise en présence créait une tension, un rapport de forces généré par la rencontre de leurs intensités et de leurs vibrations sur la toile.
Au rang des artistes qui nourrissent sa recherche sur la couleur et l’espace pictural Guillaume Moschini évoque le peintre italien Giorgio Griffa, ainsi que les artistes américains Morris Louis et Helen Frankenthaler. Il souligne l’importance que revêt pour lui cette artiste en faisant référence à l’une de ses toiles exposées au Moma, « Mauve District », dont les teintes et la composition ont fréquemment servi de socle à ses recherches. Comme ces trois peintres, Guillaume Moschini utilise de la toile de coton ou de lin brute. Le support non apprêté, permet à la peinture de faire corps avec la toile, à la couleur d’irriguer les fibres, d’infuser la matière.
Aujourd’hui, la toile lavée offre des possibilités inédites. La fibre échevelée diffuse irrégulièrement les pigments au cœur du support, la peinture se développe au-delà de la ligne initialement tracée. Cette propriété induit pour l’artiste une approche renouvelée du geste et du travail sur la couleur. Dans les œuvres récentes, le résultat final est le fruit de nombreux passages d’encres très fluides et diluées à l’alcool à brûler. L’artiste utilise la légèreté, la transparence et l’autonomie de la matière picturale pour créer des modulations extrêmement raffinées, des effets mats et soyeux, superposer les plages colorées qui fusionnent et dont les frontières ne sont plus clairement délimitées. Le peintre se saisit de cette libération chromatique qui explose en bulbes ou en cratères, de l’empiètement des couleurs les unes sur les autres, des affleurements spongieux ou arachnéens sur la ligne de partage entre les deux couleurs et la partie de la toile restée vierge pour créer un trouble rétinien, laisser naître une émotion, plonger le spectateur dans le domaine de la sensation, de la contemplation méditative. Il y a dans les œuvres récentes comme une épaisseur de temps de plus, un approfondissement de la vibration colorée, une quête de la couleur sublime, veloutée, autant qu’un jeu sur la frontière, la ligne indéterminée, l’empiètement, la force interne des couleurs à l’œuvre.
Lors de notre entretien, Guillaume Moschini fait référence au peintre anglais Peter Joseph à qui il souhaite dédier ses derniers travaux. Ce coloriste connu dans les années soixante-dix pour ses œuvres bicolores très rigoureusement construites s’est progressivement affranchi des contraintes qu’il s’était fixé pour laisser place à des compositions très libres et créer des œuvres lumineuses, d’une simplicité et d’une justesse étonnante, dont la fraîcheur et la grâce touchent par leur évidence. C’est dans ce sillage que Guillaume Moschini s’inscrit, dans la même quête de la sensation pure, de l’indicible émotion produite par le jeu des couleurs et de leurs résonnances dans l’espace du tableau, dans l’aspiration à transcrire l’impalpable : l’atmosphère et la lumière des jours. Martine Guillerm, Mars 2018 ©
Guillaume Moschini dédicace la couleur Art Paris Art Fair.
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Galerie NEC Nilsson & Chiglien Paris
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