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ART CONTEMPORAIN À NÎMES BERNARD BORGEAUD.
Bernard Borgeaud est né en 1945. C'est un artiste qui a commencé d'exposer solo dans les années 1970 : chez Sonnabend, Paris, au Yelllo Now, Liège, au Musée d'art Moderne de la Ville de Paris, à la Kunsthallle de Berne, au Centre George Pompidou Paris, chez Arnaud Lefèbvre, Paris, Hervé Bize, Nancy, au Musée des Beaux arts de Calais, et dans bien d'autres lieux ; ses Installations et photographies sont collectionnées au Musée National D'art Moderne, au fonds National d'Art Contemporain, au Musée d'Art National de la Ville de Paris, dans de nombreux Fonds Régionaux d'Art Contemporain, au Kunstmuseeum de Berne et chez de nombreux particuliers. Depuis 2003 il travail exclusivement la peinture : celle-ci seront présentées en exposition personnelle à Nîmes en 2007 et Bar le Duc en 2010 ainsi que dans des exposition collectives à Paris et Nancy.
L'entretien qui suit est du 23 novembre 2010. Il fut réalisé par Mickaël Pelana auprès de Philipe Pannetier chargé de la programmation de la Galerie From point to point de Nîmes, France qui consacre, du 3 décembre et au 15 janvier, son espace aux peintures de l'artiste Bernard Borgeaud.
Bonjour, c''est la seconde exposition personnelle du peintre Bernard Borgeaud dans votre galerie. En 2007, vous aviez présenté des grandes peintures de l'artiste.
-Oui, c'était sa première exposition personnelle "toute en couleur" ! Trois diptyques et deux tableaux. Des peintures franches. Sans compromission. Une extase!
Je m'en souviens comme d'une vitalité gestuelle suspendue dans des fenêtres.
-La grille principale : c'était du double rideau (rire) ! Les dimensions des toiles, le cru du coton définissaient le support de repos sur laquelle venait se couper l'énergie picturale. Sa peinture provoquait les limites de la "cause" vue. Espace de double vue périphérique au point central d'où l'utilisation du diptyque intégrand l'écart, l'entre deux.
Il vous serait possible d'être plus clair ?
- Non. La peinture de chevalet a pris la fenêtre comme modèle de trous, de miroirs, de paysages, de pensées. Pendant des siècles l'artiste a composé avec ça ! Tout le XX° siècle nous montrera que la critique connaît et se reconnaît dans ce qui vient de la fenêtre, va dans la fenêtre. Les galeries, les musées, les revues avec leurs vitrines nous l'assènent en permanence. Bernard va avec cette vision. Il l'acceptera, la précisera, la perturbera magistralement dans son parcours antérieur : avec la photographie. En 2007, il nous a montré son engagement de peintre, sa position de peintre en terme de décision, et il y mis le paquet ! Ce qui reliait son passé de photographe et sa pratique de la peinture c'était le déclic ! C'était les débuts de ses travaux de peintures.
Tu veux dire qu'il y a une différence entre l'exposition d'hier et celle que vous préparez ? Que Bernard Borgeaud est un peintre de progrès ?
- Non ! Bernard ne fait pas de progrès. C'est une artiste de jour, il vit à la lumière donc certainement il change. Et la pratique méthodologie rigoureuse de son quotidien qui le fait le peintre est identique à celle qui l'a fait photographe, et, l'exposition nous donnera un supplément de belles précisions plastiques ! Il maîtrise avantageusement son liant, plus de transparence, plus de finesse dans la superposition des couleurs, les réserves sont nettes, les discutions qu'elles entretiennent avec les tableaux qui l'ont marqués sont plus ouvertes, plus fluide. Des peintures de jeunesse présentent au printemps 2007, de sa genèse, on entre dans la maturité. La maturité n'a jamais été signe de progrès. Le progrès dans l'art contemporain a tendance à justifier les nouveautés de qualités déterminant les points acquits ; et, Bernard positionne son travail hors de la preuve offerte par le résultat. C'est bien d'avantage dans l'étincelle de poussière, ce rien, ce rare, cette pousssière d'or dont a pu nous parler Karlheinz Stockhausen pour définir l'individu dans le cosmos qu'il nous engage.
Pouvez-vous nous donnez un aperçu des tableaux que vous allez présenter le 3 décembre à Nîmes ?
- Pour l'instant elles sont derrières-vous c'est les châssis qui vous font dos. Bernard et moi avons fait le choix est de cinq toiles de 190 x 134 centimètres. Des standards de lits qui nous reposent la nuit (rires). Les dates sont de 2008 à 2010. Les peintures seront distribuées une à une sur les cinq murs de 440 à 279 cm. que proposera la galerie, ce qui devrait provoquer une scansion, des masses et intervalles, favorable au sujet regardé. Nous les accrocherons quand Bernard arrivera dans le Gard le 30 (rire).
Quelques phrases extraites à Bernard Borgeaud :
" De tous les médiums, la peinture est à l'évidence celui qui rend la question du sens non-pertinente."
"Ce médium offre un avantage considérable sur la plupart des autres médiums, celui d'échapper à la pensée discursive, donc de se situer en deçà des mots, tout en mettant en jeu des facultés qui ouvrent des champs de conscience assez peu balisés. On voit bien chez Léonard comment la peinture obéit à une méthodologie rigoureuse pour finalement dépasser la rationalité qui la fonde à travers une pratique qui relèverait de la magie, de la vision inspirée, de la transe." Cette transe que Bernard Borgeaud revendique "permet l'émergence de l'inoubliable". L'inoubliable : "Ce qui rend chaque histoire historique et chaque tradition transmissible... L'alternative n'est donc pas ici entre l'oubli et le souvenir, entre l'inconscience et la conscience : l'élément décisif est seulement la capacité de rester fidèle à ce qui, bien qu'il ait été sans cesse oublié, doit pourtant rester inoubliable et exige en quelque sorte de demeurer avec nous, d'être encore - pour nous - d'une certaine manière possible." Sic Giorgio Agamben.
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Bernard Borgeaud, artiste, Jean-Hubert Martin, historien de l’art, commissaire d’exposition. Isabelle Hermann
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