• PHILO

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  • Jacques Bouveresse Portrait

    Jacques Bouveresse–Portrait.

    Les intellectuels et les médias

    Reconnaissance Université "Choisir le jugement des médias contre l'université". Distinguer les faits (vérité factuelle) et les diffusions (opinions). Confusion des objets.

    Qu'est ce qu'un système philosophique. la pluralité des systèmes philosophiques. Peux-t-elle être systématique. Oui ou non peux-ton appliqué le concept de vérité à la la philosophie. apparence et réalité( pluralité des réponses). Le choix (rationnel irrationnel) comparaison. Contraintes scientifiques. Méthode axiomatique et usages. Classification philosophie de Jules Vuillemin.

    "Affinités électives" Jacques Bouveresse Playliste Youtube

    "Ayez pitié" Passion Saint Matthieu de Jean-Sébastien Bach avec Kathleen Ferrier. Playlist Youtube/140Titres.  

    Nietzsche contre Foucault avec Jacques Bouveresse.

    Qu'est-ce que la vérité ? Y a-t-il des vérités auxquelles nous n'avons pas accès, ou est-ce la connaissance qui produit la vérité ? Nietzsche a traité de ce problème ; Foucault l'a repris, mais l'a-t-il bien lu ? En quête de vérité, Jacques Bouveresse s'interroge sur ces questions aujourd'hui.

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    archives Jules Vuillemin

    wiki JulesVuillemin

    Jacques Bouveresse Bibliiographie Agone

    Jacques Bouveresse wikipedia

    Noam Chomsky la vérite dialogue avec Jacques Bouveresse

    Qu'est-ce que croire

    Wittgenstein Tolstoi Nietzsche Gottfried Keller et les difficultes de la foi avec Jacques Bouveresse

    Pierre Bourdieu un hommage à propos de jacques Bouveresse

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    Pierre Bourdieu Jacques Bouveresse Sorbonne Paris 1998

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  • ÉTIENNE DE LA BOÉTIE Portrait attribué

    Étienne de la Boétie 1530/1563 - Portrait attribué


    discours sur la servitude volontaire, Étienne de la Boetie 1547... par Olivier Gaffe de louis ferdinand céline

    Discours de la servitude volontaire-Texte

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  • Michel Foucault Noam Chomsky

    Né en 1928 à Philadelphie, Noam Chomsky est reconnu pour ses travaux de linguistique au Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Boston. Militant anarchiste de longue date, il a publié d’importantes et nombreuses critiques de la politique extérieure des États-Unis et du fonctionnement des médias ; il compte au nombre des collaborateurs réguliers de Z-Magazine, un collectif qui travaille à promouvoir une alternative à la société de consommation capitaliste.

    " Si les êtres humains font partie du monde naturel, alors leurs facultés cognitives, esthétiques et autres sont fermement ancrées dans leur nature biologique. » Darwinien ? « J’insiste sur le fait que la nature humaine a été formée par l’évolution. […] Mais je n’admets pas que le seul mécanisme connu qui fasse avancer l’évolution soit la sélection naturelle. " Noam Chomsky

    Né en 1926 à Poitiers et mort à Paris en 1984, Michel Foucault est célèbre pour ses travaux en sciences humaines qui portent sur les rapports entre pouvoir et savoir. L'ensemble de son œuvre est une critique des normes sociales et des mécanismes de pouvoir qui s'exercent au travers d'institutions en apparence neutres et problématise, à partir de l'étude d'identités individuelles et collectives en mouvement, de processus toujours reconduits. Il fut, entre 1970 et 1984, titulaire d'une chaire au Collège de France, à laquelle il donna pour titre “Histoire des systèmes de pensée”.

    "Je ne me suis jamais occupé de philosophie. Mais ce n'est pas le problème. Votre question est : pourquoi est-ce que je m'intéresse autant à la politique? Pour vous répondre très simplement, je dirais : pourquoi ne devrais-je pas être intéressé? Quelle cécité, quelle surdité, quelle densité d'idéologie auraient le pouvoir de m'empêcher de m'intéresser au sujet sans doute le plus crucial de notre existence, c'est-à-dire la société dans laquelle nous vivons, les relations économiques dans lesquelles elle fonctionne, et le système qui définit les formes régulières, les permissions et les interdictions régissant régulièrement notre conduite? L'essence de notre vie est faite, après tout, du fonctionnement politique de la société dans laquelle nous nous trouvons. Aussi je ne peux pas répondre à la question pourquoi je devrais m'y intéresser; je ne peux que vous répondre en vous demandant pourquoi je ne devrais pas être intéressé." Michel Foucault

    À l'époque, les deux intellectuels incarnent l'héroïsme de la pensé de gauche du milieu universitaire. Linguiste et militant - théoricien de la culture et historien des idées, chacun est engagé dans le mouvement de la politique du XX° siècle d'après guerre.

     Human Nature : Justice versus Power.

    Extrait de la conversation Foucault-Chomsky Thanks WithDefiance

    La vidéo présente un débat entre un linguiste et un historien des systèmes de pensée ; une conversation avec Noam Chomsky et  Michel Foucault, animée par Fons Eldersen qui fut enregistrée par la télévision néerlandaise à l’École Supérieure de Technologie à Eindhoven en novembre 1971.

    " Le pouvoir est partout y compris dans ses silences ! "

    Noam Chomsky - Michel Foucault Eindhoven en 1971. Extrait 01

    Michel Foucault - Noam Chomsky - Eindhoven en 1971. Extrait 02

    De la nature humaine : Justice contre pouvoir Texte Extrait

    Chomsky : let me begin with something that I’ve already discussed; if it is correct, and I believe it is, that a fundamental element of human nature is the need for a creative work, for a creative inquiry, free creation without the arbitrary limiting effects of coercitive institutions, then off course it will follow that a decent society should maximize the possibilities for this fundamental human characteristic to be realized. That means trying to overcome the elements of repression and oppresion and destruction and coercion that exist in any society as a historical residue. A federated decentralized system of free associations incorporating economic and social institutions would be what I refer to as anarcho-syndicalism, and it seems to me that it is the appropriate form of social organisation for an advanced technological society in wich human beings do not have to be forced into position of tools, of cogs in a machine, in wich the creative urge that I think is intrinsec to human nature will in fact be able to realize itself in whatever way it will, I don’t know all the ways in wich it will.

    Foucault : Je suis dans ma démarche beaucoup moins avancé, je vais beaucoup moins loin que monsieur Chomsky. C’est à dire que j’avoue n’être pas capable de définir ni à plus forte raison de proposer un modèle de fonctionnement social idéal pour notre société scientifique ou technologique. En revanche une des taches qui me parait urgente, immédiate, avant meme tout autre chose, c’est celle-ci ; On a l’habitude, du moins dans notre société européenne, de considérer que le pouvoir est localisé entre les mains du gouvernement et qu’il s’exerce par un certain nombre d’institutions bien particulières qui sont l’administration, la police, l’armée. On sait que toutes ces institutions là sont faites pour transmettre les ordres, les faire appliquer et punir les gens qui n’obéissent pas. Mais je crois que le pouvoir politique s’exerce encore, s’exerce en outre, de plus, par l’intermédiaire d’un certain nombre d’institutions qui ont l’air comme ça de n’avoir rien de commun avec le pouvoir politique, qui ont l’air d’en être indépendantes et qui ne le sont pas ! On sait bien que l’université, et d’une façon générale tout le système scolaire qui en apparence est fait simplement pour distribuer le savoir, on sait que cet appareil scolaire est fait pour maintenir au pouvoir une certaine classe sociale et exclure des instruments du pouvoir une autre classe sociale. Quelque chose comme la psychiatrie, qui en apparence aussi, n’est destiné qu’au bien de l’humanité et à la connaissance des psychiatres, cette psychiatrie donc est encore une certaine manière de faire peser un pouvoir politique sur un groupe social. La justice également, bon… Et il me semble que la tache politique actuelle dans une société comme la notre c’est de critiquer le jeu des institutions apparemment les plus neutres et les plus indépendantes, de les critiquer et les attaquer de telle manière que la violence politique qui s’exerçait obscurément en elles (les institutions) surgissent et qu’on puisse lutter contre elles. A vouloir tout de suite donner le profil et la formule de la société future sans avoir bien fait la critique de tous les rapports de violences politiques qui s’exercent dans notre société, on risque de les laisser se reconstituer même à travers des formes aussi nobles et apparemment aussi pures que celle du syndicalisme anarchiste.

    Chomsky : Yes, I would certainly agree with that, not only in theory but also in action. There are two intellectual tasks, one is the one I was discussing, to try to create the vision of a future just society. Another task is to understand very clearly the nature of power,oppression, terror and destruction in our own society. And that certainly includes the institutions you mentioned, as well as the central institutions of any industrial society; namely the economic commercial and financial institutions. In particular, in the coming period, the great multinational corporations, wich are not very far from us physically tonight (sourire vers l’audience ou se trouvent quelques MIB, mouvements et rires dans la salle). Those are the basic institutions of oppression and coercion and autocratic rule that appear to be neutral, after all they say they are subject to the democracy of the market place. I think it would be a great shame to loose or to put aside entirely the somewhat more abstract and philosophical task of trying to draw the connections between a concept of human nature that gives full scope to freedom, dignity, creativity and other fundamental human characteristics. Relate that to some notion of social structure in wich those properties could be realized, in wich meaningfull human life can take place. In fact if we are thinking of social transformation or social revolution , it would be observed off course to draw out in detail the point we are hoping to reach, still we should know something about where we think we’re going, and such a theory may tell it to us.

    Foucault : Oui mais alors là est-ce qu’il n’y a pas un danger? Si on dit qu’il existe une certaine nature humaine, que cette nature humaine n’a pas reçu dans la société actuelle les droits et les possibilités qui lui permettraient de se réaliser, si on admet cela, est-ce qu’on ne risque pas de définir cette nature humaine à la fois idéale et réelle, cachée et réprimée jusqu’à présent, est-ce qu’on ne risque pas de la définir dans des termes que nous empruntons à notre société, à notre civilisation, à notre culture ? De sorte que, est ce que la notion de nature humaine , vous meme en commençant vous reconnaissiez je crois qu’on ne savait pas tres bien ce que c’etait que cette nature humaine (rires). Alors est-ce que cela ne risque pas de nous induire en erreur? Vous savez que Mao TseTung parlait de nature humaine bourgeoise et de nature humaine prolétarienne! Et il considère que ce n’est pas la meme chose !

    Chomsky : Well, I think that in the intellectual domain of political action, that is the domain of trying to construct a vision of a just and free society on the basis of some notions of human nature, in that domain we face the very same problem that we face in immediate political action. For example, to be quiet concrete, a lot of my own activity has to do with the vietnam war, and a good deal of own my energy goes into civil disobedience. Civil disobedience in the United States is an action undertaken in the face of considerable uncertainties about its effects. For example it threatens the social order in ways wich one might argue will bring on fachism. It would be very bad for america, for vietnam, for holland and for everyone else… So there is a danger, that is one danger in undertaking this concrete act, on the other hand there is a great danger in non undertaking it, namely if you don’t undertake it another society in indochina will be turned to shreds by american power ! In the face of those uncertainties one has to choose the course of action. Similarly in the intellectual domain one is faced with the uncertainties that you correctly pose ; our concept of human nature is certainly limited, partial, socially conditionned, constrained by our own character defects and the defects and limitations of the intellectual culture in wich we exist. Yet at the same time it is of critical importance that we have some directions , that we know what impossible goals we’re trying to achieve if we hope to achieve some of the possible goals. That means we have to be bold enough to speculate and create social theories on the basis of partial knowledge while remaining very open to the strong possibility, in fact overwhelming probability, that at least in some respects we’re very far off the mark.

    Foucault : Il me semble que de toutes façons la notion même de justice fonctionne à l’intérieur de la société de classes comme revendications du coté de la classe opprimée et comme justification du coté de la classe oppressive.

    Chomsky (qui le coupe) : I don’t agree with that…

    Foucault (qui embraye) : Dans une société sans classes, je ne suis pas sûr qu’on ait encore à utiliser cette notion de justice.

    Chomsky : Well, here I really disagree. I think that there is a sort of absolute basis, if you press me too hard I’ll be in trouble because I can’t sketch it out, but some sort of an absolute basis ultimately residing in fundamental human qualities in terms of wich our real notion of justice is grounded. I think it is too hasty to characterize our existing systems of justice as merely systems of class oppression. I don’t think that they are that, I think that they embody systems of class oppression and they embody elements of other kinds of oppression, but they also embody a kind of a grouping towards the ‘true’ humanly valuable concepts of justice, decency, love, kindness, sympathy and so on wich I think are real.

    Foucault : Est ce que j’ai du temps pour répondre (s’adressant à l’animateur du plateau) Combien? deux minutes? Et bien moi je dirais que c’est injuste ! (en riant) Je ne peux pas répondre là en si peu de temps, je dirai simplement ceci: Je ne peux pas m’empêcher de penser contrairement à ce que vous semblez croire que cette notion de nature humaine, cette notion de bonté, de justice, d’essence humaine, de réalisation de l’essence humaine… Tout ça, ce sont des notions et des concepts qui ont été formés à l’intérieur de notre civilisation, dans notre type de savoir, dans notre forme de philosophie, et que par conséquent ça fait partie même de notre système de classes, et qu’on ne peut pas, aussi regrettable que ce soit, on ne peut pas faire valoir ces notions pour décrire ou justifier un combat qui devrait, qui doit en principe, bouleverser les fondements mêmes de notre société. Il y a là une extrapolation dont je n’arrive pas à trouver la justification historique.  De la nature humaine - Justice contre pouvoir Michel Foucault, Noam Chomsky édition de Carnet de l'Herne

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    Transcription English Version sur le site Noam Chomsky

    NATURE HUMAINE, JUSTICE CONTRE POUVOIR Merci Alberte 

    42 ans après : Qu'est le langage, et en quoi est-ce important ? par Noam Chomsky

    page en cours © studio point to point

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  • Jacques Rancière Portrait

    "Je ne dis jamais ce qu'il faut faire ni comment le faire. J'essaie de redessiner la carte du pensable afin de lever les impossibles et les interdits qui se logent souvent au coeur même des pensées qui se veulent subversives."
    Et tant pis pour les gens fatigués. Entretiens.

    Esthétique et Politique Entretion Jacques Rancière/Ricardo Arcos-Palma 2011

    Au Mazet

    Esthétique & Politique: l'artiste entrepreneur discution avec Ricardo Arcos-Palma 2010

    Acanthe Ampelopsis Nèfle

    "C'est comme tissu commun, constamment retissé à partir de telle ou telle parcelle, que la poésie peut appartenir à tous."

    "Le monde excède le champ de l'action tout comme le sujet excède le cercle de la volonté. L'acte de pensée qui prend cet excès en compte porte un nom, il s'appelle rêverie. La rêverie n'est pas le repliement sur le monde intérieur de celui qui ne veut plus agir parce que la réalité l'a déçu. Elle n'est pas le contraire de l'action mais un autre mode de la pensée, un autre mode de rationalité des choses. Elle n'est pas le refus de la réalité extérieure mais le mode de pensée qui remet en question la frontière même que le modèle organique imposait entre la réalité «intérieure» où la pensée décidait et la réalité «extérieure» où elle produisait ses effets." Sic Le fil perdu Essais sur la Fiction Moderne  Jacque Rancière


    La politique de la fiction Cycle : Miracles et mirages de la représentation. Marseille 2014

    "Aristote définissait la poésie par la production d'une fiction, c'est-à-dire d'une combinaison d'actions, qu'il opposait à la simple succession empirique des faits. Cette définition d'apparence anodine noue la fiction à une certaine idée de l'ordre causal mais aussi à une hiérarchie, où les sujets capables d'agir sont séparés des simples vivants.
    La fiction moderne a mis en cause cette hiérarchie en affirmant l'égale capacité de tout vivant à être un personnage de fiction. Elle a, du même coup, remis en question la logique causale de la narration. J'examinerai quelques formes de cette double remise en cause mais aussi quelques effets qui en résultent tant pour la fiction que pour ses liens avec les formes d'intelligibilité de l'action sociale." Jacques Rancière.


    Acanthes Archive

    La méthode de l'égalité Entretien avec Laurent Jeanpierre et Dork Zabunyan

    "J'ai toujours essayé de dire qu'un être supposé fixé à une place était toujours en réalité participant à plusieurs mondes, ce qui était une position polémique contre cette théorie asphyxiante des disciplines, mais aussi une position théorique plus globale contre toutes les formes de théories identitaires. Il s'agissait de dire que ce qui définit les possibles pour les individus et les groupes, ce n'est jamais le rapport entre une culture propre, une identité propre et les formes d'identification du pouvoir qui est en question, mais le fait qu'une identité se construit à partir d'une multitude d'identités liée à la multitude des places que les individus peuvent occuper, la multiplicité de leurs appartenances, des formes d'expérience possibles." J. Rancière

    Casque Jacques

    3 réponses de Jacques Rancière aux interrogations de l'institut français de Valence (Espagne). Engouement pour vos écrits auprès de la jeunesse... Qu'est-ce que la philosophie ? En quoi votre cinéma nourrit-il votre réflexion sur l'esthétisme ? 

    La pensée du présent  conférence à l'institut français d'Athène Jacques Rancière

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    "Hier encore, le discours officiel opposait les vertus de la démocratie à l’horreur totalitaire, tandis que les révolutionnaires récusaient ses apparences au nom d’une démocratie réelle à venir. Ces temps sont révolus. Alors même que certains gouvernements s’emploient à exporter la démocratie par la force des armes, notre intelligentsia n’en finit pas de déceler, dans tous les aspects de la vie publique et privée, les symptômes funestes de l’"individualisme démocratique" et les ravages de l’ "égalitarisme" détruisant les valeurs collectives, forgeant un nouveau totalitarisme et conduisant l’humanité au suicide."

    "La démocratie est nue dans son rapport au pouvoir de la richesse comme au pouvoir de la filiation qui vient aujourd'hui le seconder ou le défier. Elle n'est fondée dans aucune nature des choses et garantie par aucune forme institutionnelle. Elle n'est portée par aucune nécessité historique et n'en porte aucune. Elle n'est confiée qu'à la constance de ses propres actes. La chose a de quoi susciter de la peur, donc de la haine, chez ceux qui sont habitués à exercer le magistère de la pensée. Mais chez ceux qui savent partager avec n'importe qui le pouvoir égal de l'intelligence, elle peut susciter à l'inverse du courage, donc de la joie."

    La Haine de la Démocratie  2005 clique entretien Jacques Rancière clique ici Sur Radio Univers.

    Questions de communication revues.org

     Lieux dits Pages Jacques Rancière

    Entretien Jacques Ranciere.pdf     "Jean-Luc Godard, La religion de l'art".  Reproduction d'un entretien avec Jacques Rancière   Les-Ecarts-du-Cinema-Susana-Nascimento_Duarte-Jacques_Ranciere.pdf   Jacotot final, Jacques_Ranciere.pdf   RANCIERE_Jacques.pdf   Contre-jour-Martin-Jalbert-Jacques_Ranciere-2005.pdf


    … un roman mineur, une chanson idiote, un livre de bibliothèque rose, une prière d 'enfance font souvent le canevas sur lequel n ous inscrivons et nous approprions les grands textes. Les textes dont nos vies et nos écrits se tissent opèrent dans la mesure même où ils sont oubliés, déplacés, transfigurés.

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  • Esthétique Phonik

    Esthétique et révolution : les enjeux d'une métaphore Laurent Jenny et Esteban Buch

    Hugo, Mauras, Blanchot, Schöenberg


    Penser la Musique en compagnie d'Adorno

    La vie esthétique Laurent Jenny chez Alain Veinstein

    La pensée de Martin Heidegger aujourd'hui par François Noudelmann
    Réalisation : Jean-Claude Loiseau

    Panel de discussion sur l'esthétique de l'art, politique et société, action et société

    Daniel Dumouchel, Nicolas Mavrikakis, Claudine Houle, Louise Surprenant

    Soin, Raphaël Enthoven reçoit la philosophe Fabienne Brugère


    Ésthestique Japonaise Heinemann Robert Klaus - Écouter les conférences clique ici

    Éthestiques Japonaises Heinemann Robert Klaus écouter les conférences clique ici son désolé le son est mauvais

    Théâtre Indien, Esthétique-Mystique - Université de Genève + et suite clique ici

    Aesthétic Evolution, Little Posing

    Comment parler d'esthétique aujourd'hui ?

    Le Cadre en Peinture Questions d'Esthétique Avec Frédéric Pouillaude,

    Université Paris-Sorbonne. Qu'est-ce qu'un cadre ?

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    Theodor W. Adorno musique commerciale / populaire

    Theodor-W-Adorno-Du-fetichisme-en-musique-et-de-la-regression-de-l-audition.pdf

    Laurent Jenny Histoire de la lecture

    Cours d'initiation aux méthodes et problèmes de littérature française moderne

    Gérard Genette, Le jugement esthétique,  Conférence donnée dans le cadre de l'Institut d'Études Doctorales, Université Toulouse II-Le Mirail

    Maurice Blanchot sur l'Onde de France Culture

    Remerciement Little Posing

    © Point to Point Studio XXI°

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  • Réfaite sévère 2011 Th. Bernardet

    Sèche bouteilles, plastique vert, peinture acrylique, de Thomas Bernardet

    La pièce de Thomas Bernardet est galvanisée par le hérisson, se sèche bouteilles de 14, dont Marcel Duchamp, qui en avait perdu son texte et la sculpture, fit de neuves répliques dans les années 1960. Un Ready-Made Aided qui va secourir les regardeuses aux vibrantes pensées du MayDay MayDay qui enthousiasme les conversations et philosopher sans rapport avec Clint Eastwood et Fabien Gaffez, Michel Erman, Pierre-Olivier Toulza, Romain Huret, entretenus par Adèle Van Reeth et soutenus à la lecture par Georges Claisse et Mydia Portis Guérin à la réalisation.


    Refaite Sévère sculpture de Th. Bernardet  2011

    Philosopher avec Clint Eastwood La loi du Cow-boy 

    Illustration. Photo Thomas Bernardet

    Philosopher avec Clint Eastwood (2/4) : Quelle justice ? Vengeance et rédemption

    Capture Cowboy Richard Prince

    Philosopher avec Clint Eastwood (3/4) La vieillesse nous rend-elle sage ?

    Love Me Cowboy Lisa McLure

    Philosopher avec Clint Eastwood (4/4) : Eastwood est-il libertarien ?

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    *" Le hérisson c'est delà broussaille. C'est le buisson qui cache la cave. Là, où tu mets l'nez avant de te goinfrer d'soupe à la Manouche. "sic Les brouillons d'Alfred XIX°.

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    pointtopointgalerie artiste thomas-bernardet

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  • Achille Mbembe Portrait-Photo : Jean-Claude Dhien pour Télérama

    Professeur d'histoire et de sciences politiques à l'université du Witwatersrand, à Johannesburg, et au département de français à Duke University, aux Etats-Unis, Achille Mbembe est l'un des grands théoriciens du post-colonialisme. Il a obtenu son doctorat en histoire à l'université de la Sorbonne en 1989. Titulaire d'un DEA en science politique de l'Institut d'études politiques de Paris. Imprégné de la culture française il en a critiqué sa face "nocturne " que constitue la période coloniale. Achille Mbembe, né en 1957, au Cameroun intervient dans de nombreuses universités et institutions américaines et européenne dont l’université Columbia de New York, la Brookings Institution de Washington, l'université de Pennsylvanie, l'université de Californie, Berkeley, l’université Yale mais aussi au Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria) à Dakar au Sénégal ainsi qu'à la Sorbonne. Il est actuellement membre de l'équipe du Wits Institute for Social & Economic Research (WISER) de l'Université du Witwatersrand de Johannesburg en Afrique du Sud.

    Cette année, ce penseur nous propose un discours en vis-à-vis de la face "claire" de la pensée européenne. Avec "Critique de la raison nègre", c'est par la référence au XVIII° siècle, avec Kant, par la contamination avec sa parodie suggérée dans le titre, et la persistance de la folie humaine désignée comme figure noire que véhicule l'Occident, qu'il nous est retracé sur 6 chapitres la prolifération des malheurs entendus de l'Afrique liés aux mythes, aux chiffres, à la race, à la marchandise,…, d'hier à aujourd'hui, pour une race du futur.

    Le livre à lire est édité aux éditions la découverte se divise comme suit: 

    Introduction, Le devenir-nègre du monde-Vertigineux assemblage-La race au futur
    1, Le sujet de race-Fabulation et clôture de l'esprit-Recalibrage-Le substantif "nègre"-Apparences, vérité et simulacres-La logique de l'enclos
    2, Le puits aux fantasmes-Une humanité en sursis-Assignation, intériorisation et retournement-Le Nègre de blanc et le Blanc de nègre-Paradoxes du nom-Le kolossos du monde-Partition du monde-Le national-colonialisme-Frivolité et exotisme-Auto-aveuglement-Des limites de l'amitié
    3, Différence et autodétermination-Libéralisme et pessimisme racial-Un homme comme les autres ?-L'universel et le particulier-Tradition, mémoire et création-La circulation des mondes
    4, Le petit secret-Histoires du potentat-Le miroir-énigmatique-Érotique de la marchandise-Le temps nègre-Corps, statues et effigies
    5, Requiem pour l'esclave-Multiplicité et excédent-La loque humaine-De l'esclave et du revenant-De la vie et du travail
    6, Clinique du sujet-Le maître et son Nègre-Lutte des races et autodétermination-La montée en humanité-Le grand fracas-La violence émancipatrice du colonisé-Le nuage de gloire-Démocratie et poétique de la race
    Épilogue, Il n'y a qu'un seul monde.

    Critique de la raison nègre avec Achille Mbembe - Post Libération vidéo

    Nous devenons tous nègres émission La Suite dans Les Idées

    S. Bourmeau -Qu'est-ce qui vous a permis ce rapprochement et en quoi voyez-vous des similitudes entre les traits de ce néolibéralisme et l'animisme.

    A. Mbembe-Disons pour faire court l'animisme consiste à donner une âme à des objets… À penser que des objets inertes auraient une vie, une vie tout à fait comparable ou identique à celle des humains ; les anthropologues du XIX° siècle en particulier pensaient que la pratique animiste était typique des sociétés dites primitives .  sociétés qui confondaient: l'objet et le non-objet.
    Il me semble que les transformations du capitalisme au cours du dernier quart de siècle XX°siècle et début de ce siècle ont ouvert la voie effectivement à un processus d'animation généralisé à la fois des marchandises et des choses. Ces processus, à travers la domination de l'image, rétablissent au cœur du présent la question si centrale de l'image: je l'ai dit de l'animation ; et confond cette mise en images, image ici au sens psychanalytique, à la fois des processus de productions et de consommations cette transformation de presque tout en code numérique à créer des conditions d'une vie psychique qui est tout à fait différente de celle à laquelle on était habitué disons depuis le XVIII° siècle.
    La notion du sujet elle-même est transformée et donc la convergence entre capitalisme et animisme et qui au fond a toujours été. Elle est aujourd'hui beaucoup plus manifeste qu'elle l'a jamais été… Extrait de l'Entretien de Sylvain Bourmeau avec Achille Mbembe

    La suite dans les Idées Écouter + Clic Ici

    Vers une nouvelle géopolitique africaine, Philippe Rekacewicz + clique article le monde diplomatique
    Les frontière mouvante du continent africain + Clique article Le Monde Diplomatique 1999


     

    Rencontre entre Achille Mbembe et Abderrahmane Sissako par Mediapart

    À Sortir de la grande nuit : essai sur l'Afrique décolonisée 2010

    Achille Mbembe  Photo Portrait Alix Felue Journal Cameroun

    « Le Noir est un homme noir ; c’est-à-dire qu’à la faveur d’une série d’aberrations affectives, il s’est établi au sein d’un univers d’où il faudra bien le sortir » Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, Paris, Seuil, Points Essais, 1952

    Un feu d'artifice
    entretien avec le penseur Achille Mbembe avec de madame Arlette Fargeau 09 2013

    Ce nouvel ouvrage s’ouvre sur une déclaration forte, qui ressemble à un Manifeste. « L’Europe ne constitue plus le centre de gravité du monde », écrit-il ; et « ce déclassement ouvre de nouvelles possibilités - mais est aussi porteur de dangers – pour la pensée critique ». Ce sont ces possibilités et dangers qu’explore Mbembe. L’autre thèse forte du livre concerne ce que l’auteur appelle « le devenir-nègre du monde ». De son point de vue, le « nom Nègre ne renvoie plus seulement à la condition faite aux gens d’origine africaine à l’époque du premier capitalisme ». Il désigne désormais toute une humanité subalterne dont le capital n’a guère besoin à l’heure où il se définit plus que jamais sur le modèle d’une religion animiste, le néolibéralisme. La thématique de la différence raciale est explorée jusqu’à ses ultimes conséquences.
    Dans ce nouvel ouvrage, Mbembe reste fidèle à lui-même et à son style, à savoir un penseur atypique doublé d’un écrivain de langue française de tout premier plan. Puissance de l’écriture, fulgurance des idées, profondeur historique, une esthétique affirmée de la provocation, originalité des arguments et colossale érudition – tout est mis en branle pour faire de cet essai un véritable feu d’artifice des idées. Nous avons rencontré l’auteur à Johannesburg, quelques jours seulement avant son départ à Harvard où il enseigne cette année.
    De la postcolonie en 2000. Sortir de la grande nuit dix ans plus tard. Et maintenant, Critique de la raison nègre. Les contours d’une véritable œuvre sont désormais là. Pouvez-vous, à l’occasion de la sortie de ce nouvel essai, dessiner en quelques mots les grandes lignes de votre projet intellectuel ?
    Ma préoccupation est de contribuer, à partir de l’Afrique où je vis et travaille, à une critique politique, culturelle et esthétique du temps qui est le nôtre, le temps du monde. C’est un temps marqué, entre autres, par une profonde crise des rapports entre la démocratie, la mémoire, et l’idée d’un futur que pourrait partager l’humanité dans son ensemble. Cette crise est aggravée par la confluence entre capitalisme et animisme et le recodage en cours de l’ensemble des champs de nos existences dans et par le langage de l’économie et des neurosciences. Ce recodage remet en question l’idée que nous nous sommes faits du sujet humain et des conditions de son émancipation depuis au moins le XVIIIe siècle.
    L’une des thèses fortes de votre nouvel essai est qu’un des effets du néolibéralisme est d’universaliser « la condition nègre ». Qu’entendez-vous par « néolibéralisme » ?
    La pensée contemporaine a oublié que pour son fonctionnement, le capitalisme, dès ses origines, a toujours eu besoin de subsides raciaux. Mieux, sa fonction a toujours été non seulement de produire des marchandises, mais aussi des races et des espèces. Par néolibéralisme, j’entends l’âge au cours duquel le capital veut dicter toutes les relations de filiation. Il cherche à se multiplier dans une série infinie de dettes structurellement insolvables. Plus de distance entre le fait et la fiction. Capitalisme et animisme ne font plus qu’un. Tel étant le cas, les risques systémiques auxquels seuls les esclaves nègres furent exposés au moment du premier capitalisme constituent désormais sinon la norme, du moins le lot de toutes les humanités subalternes. Il y a donc une universalisation tendancielle de la condition nègre. Elle va de pair avec l’apparition de pratiques impériales inédites, une rebalkanization du monde et l’intensification des pratiques de zonage. Ces pratiques constituent, au fond, une manière de production de nouvelles sous-espèces humaines vouées à l’abandon, à l’indifférence, quand ce n’est pas à la destruction.
    Votre essai s’ouvre sur une déclaration retentissante qui tient presque lieu de Manifeste. Vous affirmez que l’Europe ne constitue plus le centre de gravité du monde. Pourtant, vous ne cessez de recourir à ses archives. Pourquoi ?
    On est obligé de confronter cette archive. Elle contient une part de nous-mêmes et est, de ce fait, aussi la nôtre. S’agissant des mondes euro-américains, nous ne pouvons pas entretenir le luxe de l’indifférence ou nous permettre celui de l’ignorance. L’ignorance et l’indifférence sont les privilèges des puissants.
    Pourquoi ce détour par l’Occident alors même que son hégémonie, selon vous, est battue en brèche ?
    Il ne s’agit pas d’un détour. Il s’agit d’habiter cette tradition puisque, de toutes les façons, elle ne nous est pas étrangère et nous n’y sommes pas des étrangers. Nous avons pris une part essentielle dans le processus de sa constitution. Ce serait donc une immense perte que de se couper de ce que nous avons contribué à faire exister. Je pense aux Africains-Américains par exemple, ou aux Afro-Européens. Ils sont, de plein droit, des Occidentaux. Pour ce qui est des Africains, le défi est d’habiter plusieurs mondes et formes d’intelligibilité en même temps, non dans un geste d’écart gratuit, mais de va et vient, qui autorise l’articulation d’une pensée de la traversée, de la circulation. Cette sorte de pensée comporte des risques énormes. Mais ces risques seraient plus graves encore si on en venait à se murer dans le culte de la différence.
    Que reprochez-vous à la pensée européenne ?
    D’aucuns lui reprochent son solipsisme, son addiction à la fiction selon laquelle l’Autre est notre envers. Ou encore son incapacité à reconnaitre qu’il y a des chronologies plurielles du monde que nous habitons, et que la tache de la pensée est de traverser tous ces faisceaux. Dans ce geste qui implique de la circulation, de la traduction, du conflit et des malentendus aussi, il y a des questions qui se dissolvent d’elles-mêmes et cette dissolution autorise qu’émergent, dans une relative clarté, des exigences communes ; des exigences d’une possible universalité. Et c’est cette possibilité de circulation et de rencontre d’intelligibilités différentes que requière la pensée-monde.
    Existe-t-il une pensée européenne ?
    Il n’y a pas « une » pensée européenne. Il y a, par contre, des rapports de force au sein d’une tradition qui, d’ailleurs, n’a cessé de se transformer. Et dans l’effort en cours, notamment au Sud, pour développer une réflexion véritablement à la dimension du monde, notre travail consiste à jouer sur ces rapports de force et à peser sur ces frictions internes, non pour creuser l’écart entre l’Afrique et l’Europe ou pour « provincialiser » celle-ci, mais pour élargir les brèches qui permettent de résister aux forces du racisme qui sont, au fond, des forces de la violence, de la clôture et de l’exclusion.
    Où en est, d’après vous, la pensée française en particulier ?
    Après la décolonisation, la France s’est recroquevillée sur elle-même et a graduellement perdu sa capacité à développer une pensée à la dimension du monde. Aujourd’hui, elle peine à sortir de la question de l’identité, à affronter celle de la relation, des nœuds de relation, de l’en-commun.
    Faut-il vous présenter comme un théoricien du postcolonialisme ?
    Le fait d’avoir écrit un ouvrage intitulé De la postcolonie ne fait pas de moi un théoricien du postcolonialisme ou un adepte de ce courant de pensée. Il faut ne pas m’avoir lu pour me présenter comme un théoricien du postcolonialisme.
    En France pourtant, l’on vous classe dans ce courant. C’est d’ailleurs aussi le cas en Afrique.
    Ceux qui le font savent rarement de quoi ils parlent. Beaucoup de pourfendeurs des études postcoloniales en Afrique manient des arguments idéologiques en lieu et place d’une analyse critique rigoureuse et disciplinée des œuvres auxquelles ils prétendent s’opposer. En fait, il n’y a pas meilleur critique du courant postcolonial que le courant postcolonial lui-même. En France, nombreux sont ceux qui souhaiteraient que nous soyons muets, des gens qui ne parlent pas et surtout pas entre eux. Ils pourraient ainsi construire notre discours à notre place et continuer de nous qualifier. La pensée postcoloniale est venue interrompre ce pouvoir exclusif de qualification. Voilà pourquoi elle dérange.
    Jusqu’à présent, vous aviez travaillé sur des séquences historiques relativement courtes. Avec Critique de la raison nègre, vous redevenez un peu historien. Comment expliquez-vous cet infléchissement ?
    La nature même du sujet exigeait un retour sur le temps long. Le Nègre est une invention de ce que, dans le livre, j’appelle « le premier capitalisme ». Le temps du premier capitalisme – du moins tel que je le conçois - est dominé par l’Atlantique. L’époque moderne proprement dite commence avec l’expansion européenne, la dispersion des peuples et la formation de grandes diasporas, un mouvement accéléré des marchandises, des religions et des cultures. Le travail de l’esclave nègre joue, dans ce processus, un rôle éminent. Il fallait donc s’appesantir sur ce temps long sans lequel on ne comprend rien à la réalité contemporaine.
    Le « Nègre » n’est-il qu’une invention du capitalisme atlantique ? Quelle place faites-vous aux mondes océano-indien et arabo-transsaharien dans sa fabrication ?
    L’esclavage atlantique est le seul complexe servile multi-hémisphérique qui fasse des gens d’origine africaine des marchandises. C’est en cela qu’il est le seul à avoir inventé le Nègre, c’est-à-dire une sorte d’homme-chose, d’homme-métal, d’homme-monnaie, d’homme plastique. C’est dans les Amériques et les Caraïbes que les êtres humains sont transformés, pour la première fois dans l’histoire universelle, en cryptes vivantes du capital. Le Nègre est le prototype de ce processus.
    Vous accordez une place assez centrale à l’histoire diasporique, et notamment afro-américaine. Vous insistez en particulier sur l’ambigüité des rapports entre les afro-américains et l’Afrique.
    L’histoire des gens d’origine africaine aux États-Unis en particulier est une histoire qui m’a toujours fasciné. L’Africain-Américain est, dans une large mesure, le revenant de la modernité. L’histoire des Noirs aux États-Unis devrait être enseignée dans toutes les écoles en Afrique en particulier.
    Vous consacrez de longs développements au concept de « race » et de « racisme ». D’après vous, à quoi reconnait-on le racisme ?
    Le racisme est une figure de la névrose phobique, obsessionnelle et à l’occasion hystérique. Le raciste, c’est celui qui se rassure en haïssant, en constituant l’Autre non pas comme son semblable, mais comme un objet menaçant dont il faudrait se protéger, se défaire ou qu’il faudrait simplement détruire, faute d’en assurer une totale maitrise. Dans une large mesure, le raciste est un homme malade, en manque de lui-même, et qui défaille.
    Le chapitre le plus poétique, mais aussi le plus déroutant du livre est intitulé « Requiem pour l’esclave ». Ce chapitre constitue le sous-sol du livre. Ici, l’on s’efforce de dire comment, en l’Afrique et en les choses nègres, beaucoup virent deux forces aveuglantes, tantôt une glaise à peine touchée par la statuaire, tantôt un animal fantastique, et toujours une figure hiératique, métamorphique, capable d’exploser en cascade. On s’efforce également de montrer comment l’esclave nègre fut, au fond, un sujet plastique, c’est-à-dire un sujet ayant subi un processus de transformation par destruction.
    Je montre en particulier que c’est en se déprenant de la forme-esclave et en assumant la condition de revenant que le Nègre put octroyer à cette transformation par destruction une signification d’avenir. Et pour traiter de tout cela, je suis obligé de recourir à une écriture figurale, une écriture qui oscille entre le vertigineux, la dissolution et l’éparpillement. C’est une écriture faite de boucles entrecroisées, et dont les arêtes et les lignes se rejoignent au point de fuite. Le terme « Requiem » est en réalité dissonant. Le Requiem est chanté pour les morts. Or, ici, il s’agit non de chanter des morts, mais de célébrer des revenants, c’est-à-dire des sujets d’une transfiguration. Le titre de ce chapitre participe donc d’une méprise.
    Sur quoi portent vos recherches en cours et quel sera le thème de votre prochain livre ?
    Mes recherches portent sur ce que j’ai appelé « l’afropolitanisme ».

    + infos

    Death in Timbuktu, Abderrahmane Sissako Extrait Bamako2006

    avec Danny Glover, Elia Suleiman, Zeka Laplaine, Ferdinand Batsimba, Jean-Henri Roger, Dramane Bassard

    Critique de la raison nègre
    Le mythe du Trickster94
     Gare au capitalisme animiste !

    Critique de la raison pure Emmanuel Kant Texte

    Achille Mbembe & Bertrand Dicale // Pensée post-identitaire et plaidoyer pro-créole, Émission Ping Pong par Mathilde Serrell et Martin Quenehen

    ACHILLE MBEMBE, RÉENCHANTER L'AFRIQUE remerciement

    © point to point studio
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