• Michel Foucault Noam Chomsky

    Né en 1928 à Philadelphie, Noam Chomsky est reconnu pour ses travaux de linguistique au Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Boston. Militant anarchiste de longue date, il a publié d’importantes et nombreuses critiques de la politique extérieure des États-Unis et du fonctionnement des médias ; il compte au nombre des collaborateurs réguliers de Z-Magazine, un collectif qui travaille à promouvoir une alternative à la société de consommation capitaliste.

    " Si les êtres humains font partie du monde naturel, alors leurs facultés cognitives, esthétiques et autres sont fermement ancrées dans leur nature biologique. » Darwinien ? « J’insiste sur le fait que la nature humaine a été formée par l’évolution. […] Mais je n’admets pas que le seul mécanisme connu qui fasse avancer l’évolution soit la sélection naturelle. " Noam Chomsky

    Né en 1926 à Poitiers et mort à Paris en 1984, Michel Foucault est célèbre pour ses travaux en sciences humaines qui portent sur les rapports entre pouvoir et savoir. L'ensemble de son œuvre est une critique des normes sociales et des mécanismes de pouvoir qui s'exercent au travers d'institutions en apparence neutres et problématise, à partir de l'étude d'identités individuelles et collectives en mouvement, de processus toujours reconduits. Il fut, entre 1970 et 1984, titulaire d'une chaire au Collège de France, à laquelle il donna pour titre “Histoire des systèmes de pensée”.

    "Je ne me suis jamais occupé de philosophie. Mais ce n'est pas le problème. Votre question est : pourquoi est-ce que je m'intéresse autant à la politique? Pour vous répondre très simplement, je dirais : pourquoi ne devrais-je pas être intéressé? Quelle cécité, quelle surdité, quelle densité d'idéologie auraient le pouvoir de m'empêcher de m'intéresser au sujet sans doute le plus crucial de notre existence, c'est-à-dire la société dans laquelle nous vivons, les relations économiques dans lesquelles elle fonctionne, et le système qui définit les formes régulières, les permissions et les interdictions régissant régulièrement notre conduite? L'essence de notre vie est faite, après tout, du fonctionnement politique de la société dans laquelle nous nous trouvons. Aussi je ne peux pas répondre à la question pourquoi je devrais m'y intéresser; je ne peux que vous répondre en vous demandant pourquoi je ne devrais pas être intéressé." Michel Foucault

    À l'époque, les deux intellectuels incarnent l'héroïsme de la pensé de gauche du milieu universitaire. Linguiste et militant - théoricien de la culture et historien des idées, chacun est engagé dans le mouvement de la politique du XX° siècle d'après guerre.

     Human Nature : Justice versus Power.

    Extrait de la conversation Foucault-Chomsky Thanks WithDefiance

    La vidéo présente un débat entre un linguiste et un historien des systèmes de pensée ; une conversation avec Noam Chomsky et  Michel Foucault, animée par Fons Eldersen qui fut enregistrée par la télévision néerlandaise à l’École Supérieure de Technologie à Eindhoven en novembre 1971.

    " Le pouvoir est partout y compris dans ses silences ! "

    Noam Chomsky - Michel Foucault Eindhoven en 1971. Extrait 01

    Michel Foucault - Noam Chomsky - Eindhoven en 1971. Extrait 02

    De la nature humaine : Justice contre pouvoir Texte Extrait

    Chomsky : let me begin with something that I’ve already discussed; if it is correct, and I believe it is, that a fundamental element of human nature is the need for a creative work, for a creative inquiry, free creation without the arbitrary limiting effects of coercitive institutions, then off course it will follow that a decent society should maximize the possibilities for this fundamental human characteristic to be realized. That means trying to overcome the elements of repression and oppresion and destruction and coercion that exist in any society as a historical residue. A federated decentralized system of free associations incorporating economic and social institutions would be what I refer to as anarcho-syndicalism, and it seems to me that it is the appropriate form of social organisation for an advanced technological society in wich human beings do not have to be forced into position of tools, of cogs in a machine, in wich the creative urge that I think is intrinsec to human nature will in fact be able to realize itself in whatever way it will, I don’t know all the ways in wich it will.

    Foucault : Je suis dans ma démarche beaucoup moins avancé, je vais beaucoup moins loin que monsieur Chomsky. C’est à dire que j’avoue n’être pas capable de définir ni à plus forte raison de proposer un modèle de fonctionnement social idéal pour notre société scientifique ou technologique. En revanche une des taches qui me parait urgente, immédiate, avant meme tout autre chose, c’est celle-ci ; On a l’habitude, du moins dans notre société européenne, de considérer que le pouvoir est localisé entre les mains du gouvernement et qu’il s’exerce par un certain nombre d’institutions bien particulières qui sont l’administration, la police, l’armée. On sait que toutes ces institutions là sont faites pour transmettre les ordres, les faire appliquer et punir les gens qui n’obéissent pas. Mais je crois que le pouvoir politique s’exerce encore, s’exerce en outre, de plus, par l’intermédiaire d’un certain nombre d’institutions qui ont l’air comme ça de n’avoir rien de commun avec le pouvoir politique, qui ont l’air d’en être indépendantes et qui ne le sont pas ! On sait bien que l’université, et d’une façon générale tout le système scolaire qui en apparence est fait simplement pour distribuer le savoir, on sait que cet appareil scolaire est fait pour maintenir au pouvoir une certaine classe sociale et exclure des instruments du pouvoir une autre classe sociale. Quelque chose comme la psychiatrie, qui en apparence aussi, n’est destiné qu’au bien de l’humanité et à la connaissance des psychiatres, cette psychiatrie donc est encore une certaine manière de faire peser un pouvoir politique sur un groupe social. La justice également, bon… Et il me semble que la tache politique actuelle dans une société comme la notre c’est de critiquer le jeu des institutions apparemment les plus neutres et les plus indépendantes, de les critiquer et les attaquer de telle manière que la violence politique qui s’exerçait obscurément en elles (les institutions) surgissent et qu’on puisse lutter contre elles. A vouloir tout de suite donner le profil et la formule de la société future sans avoir bien fait la critique de tous les rapports de violences politiques qui s’exercent dans notre société, on risque de les laisser se reconstituer même à travers des formes aussi nobles et apparemment aussi pures que celle du syndicalisme anarchiste.

    Chomsky : Yes, I would certainly agree with that, not only in theory but also in action. There are two intellectual tasks, one is the one I was discussing, to try to create the vision of a future just society. Another task is to understand very clearly the nature of power,oppression, terror and destruction in our own society. And that certainly includes the institutions you mentioned, as well as the central institutions of any industrial society; namely the economic commercial and financial institutions. In particular, in the coming period, the great multinational corporations, wich are not very far from us physically tonight (sourire vers l’audience ou se trouvent quelques MIB, mouvements et rires dans la salle). Those are the basic institutions of oppression and coercion and autocratic rule that appear to be neutral, after all they say they are subject to the democracy of the market place. I think it would be a great shame to loose or to put aside entirely the somewhat more abstract and philosophical task of trying to draw the connections between a concept of human nature that gives full scope to freedom, dignity, creativity and other fundamental human characteristics. Relate that to some notion of social structure in wich those properties could be realized, in wich meaningfull human life can take place. In fact if we are thinking of social transformation or social revolution , it would be observed off course to draw out in detail the point we are hoping to reach, still we should know something about where we think we’re going, and such a theory may tell it to us.

    Foucault : Oui mais alors là est-ce qu’il n’y a pas un danger? Si on dit qu’il existe une certaine nature humaine, que cette nature humaine n’a pas reçu dans la société actuelle les droits et les possibilités qui lui permettraient de se réaliser, si on admet cela, est-ce qu’on ne risque pas de définir cette nature humaine à la fois idéale et réelle, cachée et réprimée jusqu’à présent, est-ce qu’on ne risque pas de la définir dans des termes que nous empruntons à notre société, à notre civilisation, à notre culture ? De sorte que, est ce que la notion de nature humaine , vous meme en commençant vous reconnaissiez je crois qu’on ne savait pas tres bien ce que c’etait que cette nature humaine (rires). Alors est-ce que cela ne risque pas de nous induire en erreur? Vous savez que Mao TseTung parlait de nature humaine bourgeoise et de nature humaine prolétarienne! Et il considère que ce n’est pas la meme chose !

    Chomsky : Well, I think that in the intellectual domain of political action, that is the domain of trying to construct a vision of a just and free society on the basis of some notions of human nature, in that domain we face the very same problem that we face in immediate political action. For example, to be quiet concrete, a lot of my own activity has to do with the vietnam war, and a good deal of own my energy goes into civil disobedience. Civil disobedience in the United States is an action undertaken in the face of considerable uncertainties about its effects. For example it threatens the social order in ways wich one might argue will bring on fachism. It would be very bad for america, for vietnam, for holland and for everyone else… So there is a danger, that is one danger in undertaking this concrete act, on the other hand there is a great danger in non undertaking it, namely if you don’t undertake it another society in indochina will be turned to shreds by american power ! In the face of those uncertainties one has to choose the course of action. Similarly in the intellectual domain one is faced with the uncertainties that you correctly pose ; our concept of human nature is certainly limited, partial, socially conditionned, constrained by our own character defects and the defects and limitations of the intellectual culture in wich we exist. Yet at the same time it is of critical importance that we have some directions , that we know what impossible goals we’re trying to achieve if we hope to achieve some of the possible goals. That means we have to be bold enough to speculate and create social theories on the basis of partial knowledge while remaining very open to the strong possibility, in fact overwhelming probability, that at least in some respects we’re very far off the mark.

    Foucault : Il me semble que de toutes façons la notion même de justice fonctionne à l’intérieur de la société de classes comme revendications du coté de la classe opprimée et comme justification du coté de la classe oppressive.

    Chomsky (qui le coupe) : I don’t agree with that…

    Foucault (qui embraye) : Dans une société sans classes, je ne suis pas sûr qu’on ait encore à utiliser cette notion de justice.

    Chomsky : Well, here I really disagree. I think that there is a sort of absolute basis, if you press me too hard I’ll be in trouble because I can’t sketch it out, but some sort of an absolute basis ultimately residing in fundamental human qualities in terms of wich our real notion of justice is grounded. I think it is too hasty to characterize our existing systems of justice as merely systems of class oppression. I don’t think that they are that, I think that they embody systems of class oppression and they embody elements of other kinds of oppression, but they also embody a kind of a grouping towards the ‘true’ humanly valuable concepts of justice, decency, love, kindness, sympathy and so on wich I think are real.

    Foucault : Est ce que j’ai du temps pour répondre (s’adressant à l’animateur du plateau) Combien? deux minutes? Et bien moi je dirais que c’est injuste ! (en riant) Je ne peux pas répondre là en si peu de temps, je dirai simplement ceci: Je ne peux pas m’empêcher de penser contrairement à ce que vous semblez croire que cette notion de nature humaine, cette notion de bonté, de justice, d’essence humaine, de réalisation de l’essence humaine… Tout ça, ce sont des notions et des concepts qui ont été formés à l’intérieur de notre civilisation, dans notre type de savoir, dans notre forme de philosophie, et que par conséquent ça fait partie même de notre système de classes, et qu’on ne peut pas, aussi regrettable que ce soit, on ne peut pas faire valoir ces notions pour décrire ou justifier un combat qui devrait, qui doit en principe, bouleverser les fondements mêmes de notre société. Il y a là une extrapolation dont je n’arrive pas à trouver la justification historique.  De la nature humaine - Justice contre pouvoir Michel Foucault, Noam Chomsky édition de Carnet de l'Herne

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    Transcription English Version sur le site Noam Chomsky

    NATURE HUMAINE, JUSTICE CONTRE POUVOIR Merci Alberte 

    42 ans après : Qu'est le langage, et en quoi est-ce important ? par Noam Chomsky

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  • Peinture 173 x 235 x 75cm, 2012 de Claude Viallat, photo Point to Point Studio

    Visible pour l'exposition: Sculpture du sud… d'une rive à l'autre de la Méditerranée à la Fondation Datris

    du 18 mai au 11 novembre 2014
    7, avenue des 4 Otages
    84800 L'Isle-Sur-La-Sorgue
    Tél. +33 (0)4 90 95 23 70
    info@villadatris.com
    www.villadatris.com

    Objet, 3 bois 2 ficelles 66 x 48cm 2013 de Claude Viallat - photo Jean-Pierre Loubat

    Visible pour l'exposition:  Claude Viallat, peintures et objets récents

    du 22 juin au 30 septembre 2014
    Château de Ratilly - 89520 Treigny
    Tel : 03 86 74 79 54
    Email: chateauderatilly@orange.fr
    www.chateauderatilly.fr

    Viallat, Exposition Été Montpellier communication du Musée Fabre photo Point to Point Studio

    Viallat, Une Rétrospective

    Pour l'été 2014, le Musée Fabre expose les travaux de Claude Viallat, peintre poète, artiste languedocien, le musée Fabre, lui consacre " une rétrospective " composée avec plus de cent œuvres qui retracent le parcours de l’artiste avec les premières des années, en 1950 à aujourd’hui. .

    du 28 juin au 2 novembre 2014
    Le Musée Fabre
    39, boulevard Bonne Nouvelle
    34000 MONTPELLIER
    Tél : 04 67 14 83 00

    Plus d'infos sur Claude Viallat Clique Ici

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  • Jean-Marc Saulnier Zig Zag encre sur papier 30x20cm 2014

    Peins.
    Un angle peut s'arrêter à l'un
    un second au précédent, permettre deux
    ajoute au premier deux–l'un. Tu obtiens le trois
    Ici, tu remarqueras qu'un noyau se dessine sur la périphérie, et qu'au premier un de plus: tu fabriques un quatre.
    assemble les angles en un centre commun
    ça te ramène à UN.
    Là, tu remarqueras que la peinture lie plusieurs grands côtés qui révèlent l'inéluctable mouvement de l'existence du vide

    Jean Marc Saulnier 

    expose à Mirmande ses travaux récents
    chez Danièle et Bernard Sapet
    Maison Marcelle Rivier
    26270 Mirmande
    04 75 63 10 82

    du 22 Juin - 22 Septembre 2014
    Galerie Sapet

    Jean Marc Saulnier Encre sur calque 225x42 cm 2014

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  • Il est sans réserve

    que les choses soient nés avant le ciel et la terre

    silencieuses et multiples

    au vent sans péril celles-ci se meuvent

    Nommons-les si vous le voulez bien: Parasol

    Ayant bien de la peine à lui donner un nom

    baptisons-le mutant

    mutant cela veut dire toujours en mouvement

    toujours en mouvement cela veut dire changeant

    changeant cela veut dire sans retour

    "Merci Henri" Enjoliveur Photo-Phone

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  • A, queues ! 1969-2014

    Enfant, j'offrais à ma grand-mère des images. Celle-ci avait mauvaise réputation. 
    On disait que pendant la guerre de dix-neuf cent quarante, elle s'était offerte à nettoyer le linge des Allemands dans sa blanchisserie, que dans sa lessiveuse, elle avait plongé les uniformes et sous-vêtements du régiment en y joignant sa culotte. Et que tous, ils eurent sa chaux de pisse.
    On disait qu'elle traçait des cercles blancs autour des gens qui lui avaient fait offenses, que de la vapeur grise s'échappait du sol, et, qu'ainsi isolé : chacun tomba de sa vie. 
    On disait que ses quatre amants n'avaient eu aucune importance tant ses quatre enfants ressemblaient à leur mère. 
    On disait bien des choses sur ma grand-mère qui ne vous disait jamais rien sur le monde pour la raison qu'elle était muette.


    Fifre, branleur, stop et Le Loup. 1969-2014

    Dans les rigoureux carreaux tracés sur la grande feuille de papier, je m'appliquais à copier, dessiner et colorier les personnages extraits de mes lectures animées de la façon la plus réaliste qu'il me fut possible. 
    Les heures ainsi passées à remplir les surfaces, semblaient reporter l'effrayant moment où je devrais approcher de l'odeur de sa robe.
     


    Planete H. . 1969-2014


    Musiques : Acadian Songs and Dances 1948, Three pictures for orchestra 1949, Five Songs 1953 de Virgil Thomson

    Page en course  © studio point to point

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  • Chère consœur, cher confrère,

    Nous sommes en lutte pour nous opposer à la réforme de l'assurance chômage qui va durcir les conditions auxquelles nous sommes soumis depuis 2003. Cette réforme ne doit pas entrer en application, il faut tout faire pour l'empêcher et cela te concerne.
    François Rebsamen, ministre du travail, de l'emploi et du dialogue social, s'apprête à agréer l'accord inique conclu entre le MEDEF, la CGPME, l'UPA, la CFDT, la CFTC et FO qui définit les nouvelles règles d'assurance chômage. Tous les métiers relevant des annexes 8 et 10, artistes et techniciens du spectacle vivant, de l'audiovisuel et du cinéma, sont en danger immédiat. L'accord menace également les 25,3 millions de salariés qui risquent un jour ou l'autre d'être confrontés au chômage. Chacun d'entre nous, nos famille, nos amis peuvent être touchés par cet agrément.
    Pour les annexes 8 et 10, la réforme met en place un nouveau différé d'indemnisation. En plus de la période de carence d'une semaine déjà existante pour le traitement des dossiers, s'ajoute un « différé » d'une moyenne d'un mois pouvant aller jusqu'à 3 mois (!) entre l'ouverture des droits et le début de l'indemnisation. Ce système est doublement pervers: pendant cette période, l'intermittent sera privé de toute ressource s'il n'a pas de contrat. Tout travail effectué avant épuisement du différé d'indemnisation ne sera pas comptabilisé et reportera d'autant le paiement de son allocation.
    Proportionnellement, cette mesure frappe plus brutalement les faibles et moyens salaires. Un différé d'indemnisation existait depuis 2003 mais ne touchait que les plus gros revenus. On passe de 9% de personnes concernées à 48%, ce qui permet à Rebsamen d'annoncer crânement que 52% des intermittents sont épargnés ! Aurélie Filippetti trompe les français quand elle prétend que ce problème est résolu, comme elle nous a trompé quand elle a dit avoir sauvé les annexes : la première version du texte frappait le salarié à partir de 750 € par mois, ce seuil est relevé autour de 900 €. La belle affaire ! La trahison de la vérité semble être le prix consenti pour tenter de sauver une saison de festivals!
    Non seulement la réforme UNEDIC fragilise les revenus, mais elle doit abouti à une exclusion massive! Les cotisations augmentent, ce qui freinera l'emploi. L'âge d'accès à la retraite est reculé de 2 ans sans dispense de recherche d'emploi, plaçant nos collègues les plus âgés sous la menace permanente d'une radiation de l'assurance chômage. Les partenaires sociaux exigent (!) que le ministère réduise drastiquement la liste des métiers relevant de l'intermittence d'ici décembre. Les techniciens sont directement ciblés: des dizaines de métiers basculeront dans le régime général.
    Ce accord est une forfaiture! Si Rebsamen signe, l'UNEDIC échappera à tout contrôle gouvernemental ou parlementaire. Il sera possible d'à peu près tout changer (cotisations, allocations, condition d'accès, durée d'indemnisation...) sans avoir de compte à rendre à qui que ce soit.
    Cette réforme n'est pas inéluctable. Nous avons fait des propositions chiffrées qui sont systématiquement ignorées. Il est possible de concilier un meilleur accès aux droits, plus de justice et d'équité avec de réelles économies pour l'UNEDIC. Ces propositions ont été signées par François Rebsamen candidat aux municipales, signature reniée avec aplomb par le ministre Rebsamen.
    Par la réforme et l'instauration des droits rechargeables, le MEDEF étend la précarité à tous les salariés. Les secteurs précaires, qui font exception au droit du travail, doivent disparaître. Les premières attaques contre l'intermittence datent de 12 ans. Les saisonniers ont basculé au régime général en 2011. Les intérimaires sont massacrés par la réforme de 2014. Il faut empêcher la poursuite de cette casse !
    L'échéance approche avec une mise en application de la réforme prévue le 1er juillet. Ce calendrier serré ne tiendra pas si nous nous mobilisons! Nous pouvons, nous devons les faire échouer. Si le conflit mène à la grève, il faudra qu'elle soit massive non seulement pour gagner ensemble, mais aussi pour éviter qu’elle n'aboutisse à à des représailles et la constitution de listes noires. Tout en respectant ton droit au travail sans entrave, nous en appelons à ton sens des responsabilités.


    Coordination Nationale des Précaires, Intermittents, Intérimaires et Chômeurs.

    CIP-IdF / Commune Libre d’Aligre - 3 rue d’Aligre - 75012 - Paris

     Nos propositions ?

    Le comité de suivi propose un modèle alternatif, qui est notre plateforme de revendication.

    1. Retour à la date anniversaire (période de 12 mois) avec maintien des 507 heures et l'abandon de la période glissante
    2. Fusion des annexes 8 et 10 en une annexe unique pour les artistes et les techniciens
    3. Plafonnement des indemnités sur la base d'un plafond des revenus (salaires+indemnités) au
    niveau du plafond mensuel de la sécurité sociale (3 129 euros)
    4. Meilleure prise en compte des arrêts maladie et des congés maternités 5. meilleure intégration des heures régime général et notamment des heures d'enseignement.

    Ces mesures ont été chiffrées par 2 chercheurs, Mathieu Grégoire et Olivier Pilmis dans une étude commandée par le SYNDEAC: elles permettent une économie pouvant atteindre 180 millions d'euros et occasionneraient une augmentation d'un peu moins de 4% du nombre d'intermittents. Elles diminueraient la précarité (passage par des périodes de RSA par perte de droit à allocation) des intermittents de 70%.

    Le régime des intermittents du spectacle est-il trop coûteux, trop avantageux et miné par les abus en tous genres ? Tels sont les principaux arguments du patronat pour défendre l'accord, signé par la CFDT, FO et la CFTC, qui durcit le calcul des indemnités chômage. Des arguments que balaient les intermittents, données à l'appui. Pour y voir plus clair, francetv info démêle quatre batailles de chiffres qui opposent les détracteurs de ce statut et ceux qui le défendent.

    Les intermittents plombent-ils vraiment les comptes de l'assurance chômage ?

    OUI. Selon la Cour des comptes, le déficit du statut des intermittents du spectacle représente chaque année environ 1 milliard d'euros. En 2010, cette somme représentait un tiers du déficit global de l'assurance chômage. En 2011, ce déficit équivalait à presque les deux tiers du déficit global. Or, seules 108 000 personnes sont indemnisées sous ce statut, soit 4% de la totalité des demandeurs d'emploi indemnisés. Pour les détracteurs de ce système, il est inconcevable qu'une si petite part des allocataires de l'assurance chômage soient responsables des deux tiers du déficit.

    NON. La position de la Cour des comptes a été battue en brèche par un rapport parlementaire publié en avril 2013. Son auteur, le député PS Jean-Patrick Gille, qui a récemment été nommé médiateur pour tenter de trouver une solution au conflit, a identifié un biais méthodologique dans le calcul des Sages.

    Car, en admettant que le statut des intermittents soit supprimé, ces derniers bénéficieraient du régime général. L'Unedic a calculé que, dans une telle hypothèse, l'assurance chômage économiserait environ 420 millions d’euros. Mais dans le même temps, elle se priverait de 100 millions d'euros de cotisations, celles-ci étant plus élevées dans le régime des intermittents. Autrement dit, le statut spécifique des intermittents du spectacle ne coûte "que" 320 millions d'euros. Un chiffre bien moins impressionnant que le milliard d'euros évoqué par la Cour des comptes.

    Sont-ils des privilégiés ?

    OUI. Les règles de calcul des indemnités chômage des intermittents, qui sont amenés à alterner périodes de travail et périodes de chômage, sont bien plus favorables que celles du régime général. Les artistes et techniciens du spectacle qui ont travaillé plus de 507 heures sur une période de 10 mois et demi (10 mois pour les techniciens) peuvent bénéficier d'une indemnisation pendant 243 jours (8 mois) les jours où ils ne travaillent pas, calculée sur la base des salaires perçus et du nombre de jours travaillés.

    Dans un rapport de février 2012 (PDF), la Cour des comptes a tenté de comparer le régime des intermittents avec celui des intérimaires, qui sont eux aussi confrontés à une alternance de périodes de chômage et d'activité. Le verdict des Sages est sans appel : le premier est largement plus favorable. Avec un salaire brut de 1 500 euros par mois, un intérimaire pourra prétendre à une indemnité totale de 3 848 euros, contre 9 088 euros pour un intermittent.

    NON. Les défenseurs du statut des intermittents mettent en avant la précarité à laquelle font face les travailleurs du monde du spectacle. En 2009, 70 à 80% des artistes du secteur de l’audiovisuel ou de celui du spectacle vivant occupaient un emploi à durée limitée, selon le rapport parlementaire de Jean-Patrick Gille. C'était aussi le cas de 45% des techniciens de ces secteurs. Tandis que l’emploi à durée limitée ne concernait que 13% de l’ensemble des actifs. Quant au revenu annuel des intermittents (salaires et indemnités chômage confondus), il s'établissait en 2011 à 27 867 euros, composé à 58% de salaires et à 42% d'allocations chômage. "Ces professionnels sont placés dans une situation de risque professionnel permanent et leurs conditions matérielles d’emploi se caractérisent par une incertitude extrême, inhérente aux projets créatifs", souligne le rapport.

    Y a-t-il plus d'abus que dans les autres secteurs ?

    OUI. "Pourquoi chercher un CDD ou un CDI quand je gagne deux fois plus en travaillant deux fois moins avec l’intermittence ?" s'interroge un syndicaliste cité par Les Echos. "Si entre deux missions sur des spectacles, ils ne travaillent pas, c’est qu’ils ne veulent pas, pas qu’ils ne peuvent pas, le tout aux frais de l’Unédic", critique un autre.

    Autre abus répandu : la "permittence". Selon la Cour des comptes, cette pratique consiste, pour un intermittent du spectacle, à travailler "de manière permanente ou quasi permanente pour un seul employeur", dévoyant ainsi la finalité de ce statut. Le système est doublement avantageux : le salarié perçoit des indemnités chômage beaucoup plus élevées, et accepte donc que son employeur lui verse un salaire plus faible. Dans son rapport de 2007, la Cour estimait que cette pratique concernait au moins 15% des bénéficiaires du régime.

    NON. L'Unédic a une définition sensiblement différente de la "permittence", désignée comme le fait de travailler au moins 900 heures (soit six mois à temps plein) pour le même employeur. Selon ses chiffres, cités par le rapport Gille, cette pratique concernait, en 2009, 5,9% des techniciens et 2,4% des artistes. "On est typiquement dans les chiffres habituels des fraudes aux prestations sociales", commente la Coordination des intermittents et précaires d'Ile-de-France (CIP) dans une vidéo.

    L'accord signé est-il équitable ?

    OUI. Selon l'Unédic, l'accord signé en mars par les partenaires sociaux (la CGT, majoritaire chez les intermittents, n'est pas signataire) poursuit un but "d’équité et d’effort partagé". Cet accord crée d'abord un plafond de 4 381 euros brut pour le cumul entre l'allocation et le salaire. Selon l'Unédic (PDF), seuls 6% des intermittents – ceux qui ont les revenus les plus élevés – seront touchés par cette mesure.

    Deuxième mesure phare : l'accord instaure un différé d'indemnisation, ce qui signifie que le point de départ de l'indemnisation sera repoussé proportionnellement au salaire perçu. Cette règle ne s'applique qu'aux bénéficiaires dont la rémunération horaire est supérieure à 16 euros (1,68 smic). L'Unédic précise ainsi que plus de la moitié des intermittents du spectacle ne seront pas touchés par cette mesure.

    NON. Pour les représentants des intermittents, la mise en place du différé d'indemnisation est inacceptable. "Un différé d'indemnisation existait depuis 2003 mais ne touchait que les plus gros revenus. On passe de 9% de personnes concernées à 48%. Proportionnellement, cette mesure frappe plus brutalement les faibles et moyens salaires", estime la CIP.

    Par Ilan Caro


    + Infos

    http://www.cip-idf.org/

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  • Grève Nimes Intermittents Spectacle Théâtre de Nîmes

    "Si la première balle est entrée dans ton pied-droit, le gauche ne risque rien. La seconde est pour ta gueule." Sic: Série Noire

    Aurélie Filippetti un ministère en pleine croissance !?

    En début d'année 2014, les ministères de l'Économie et de la Culture semblaient très heureux de constater que l'art et la culture des Français dégageaient du profit.

    Pour récompenser les bons chiffres économique de la culture, le gouvernement baissa de 2,8 % le budget de son valeureux ministère.

    Six mois plus tard, ne voyant dans le bonheur qu'un motif à la préparation d'un hypothétique combat, le pouvoir en donnant sa validation à la convention d’assurance chômage qui modifie gravement des acquits  sociaux le gouvernement s'apprête à tirer sur des travailleurs de la culture : les intermittents du spectacle.

    C'est pour favoriser l'économique néo/libéral, qui lui autorise son exercice, que le gouvernement cédera, le mois prochain l'une des structures majeurs de la création française: la protection sociale et culturelle aux courtiers et patrons, qui si l'on en croit les résultats de leur compte très personnel sauraient contenir et maîtriser les savoirs et les hommes pour en extraire que leur bénéfice.

    + Infos

    Mediapart : Les-festivals-dete-solidaires-inquiets-des-intermittents

    Liberation : Les-intermittents-manifestent-contre-la-trahison-du-gouvernement

    La-croix.com/Culture/Actualite/Intermittents-en-2003-deja-2014

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